Emile Vandervelde - La Commune de Paris

PARTI SOCIALISTE (S. F. 1.O. S.) LACOMMUN DEPARIS PAR Emile VANDERVELDE Député belge LILLE Imprimerie Ouvrière, 147, ru.e d,Arra~ Prix : 50 centimes 5i02

Î................................. œ Les Socialistes doivent s'abonner AU JOURNAL Le Populaire 9, Rue Victor-Massé, PARIS (9•) Un an, 90 fr., six mois, 48 fr., trois mois, 25 fr. fi cheter et propager l'organe he,bdomadaire de la Fédération La Bataille ~······················································· Bib. oteca Gino Bianco

1 ) l AVANT-PROPOS La Fédération du Nord, désireuse de mettre à la disposition des sections du Parti et des socialistes un exposé général aussi complet que pos, sible mais concis de la Commune de Paris de 1871, a décidé de rééditer la Conférence faite par notre camarade Emile Vandervelde, le 21 Avril 1895, à la Maison communale de Marcinelle (Belgique). Informé de cette décision, Vandervelde répondit par la lettre suivante : Bruxelles, le 24 Nove-mbre 1931. M.011 cher Lebas, C'est à 1Harcinelle, en effet, au lendemain des élections d'Octobre 1894, qui envoyèrent pour la première fois des socialistes au Parlement et à la veille des élections provinciales qui avaient lieu quinze jours après, que ,i'ai fait cette conférence sur la Comrnune. Voici dans quelles circonstances. Quelques ,io·ur.; auparavant, j'assistais à une réunion contradictoire où, seuls, les orateurs Bib ~teca Gino B1a'CO .. \

-2inscrits (je n'en éta-is pas) rwaient le drG'it de prendre la parole. A· un mmnent donné, l'un des orateurs, un clérical, se livra à de vives attaques contre la Commune de Paris. Je l'interrompis en criant : lïve la Commune 1 C'est pour justifier ce_lte exclamation qit'u:ne réifnion nouvelle fut organisée. Les. élections qui eurent lieu. süôt après /urenl pour le Parti Ouvrier une éclatante victoire.- Ces quelques lignes explicatives pourraient, je 'pense, ser1>ird"i'ntrod?lf:tion ù la brochur1•rééditée. Tout 1•ôtre, 8. VANDEIIVRWR . ., B b· :iteca Gino B1a1cc

LA COMMUNE DE PARIS Conf~rencefaite à la Maison Communale de Marcinelle le 21 Avril 1895 par Emile VANDER VELDE VIVE LA COMMUNE Peut-être certains d"entre mes auditeurs se souvieunènt-ils que, dans cette même sallll, à l'occasion des élections provinciales. on avait- organisé un meeting contradictoire, avec défense formelle pour tous ceux qui n'étaient pas candidats. <le<lirequoi que cr soit en faveur du socialisme. ,\ un moment donné', un de nos adve-rsaires se mit a débiter la série des légendes qui ont cours dans Je~ milieux c;onservatcurs, au sujet de la Commune de Paris. Alors, je n'y tins plus et, malgré la d"éfensedu président, malgré aussi, je dois l'avouer, les engagemimis pris par mes amis, je ne pus retenir un cri que l'indignation me faisait monter nux lèvres : Vive /r, rJnmmune ! Je ne pus expliquer, dans l'instunt, comme je l'aurais voulu, Je cri qne j'avais poussé. Mais nous allons en reparler aujourd'hui, de cett~ Commune de Paris.· tant calomniée Pt si diversement jugée. Demandez à un bourgeois ce que fut la Commune. il vous parlera avec horreur el indignation des incendies, du massacre des otages ; il vous dira que les actes de la Commune sont un tissu d'atrocités dont se rend1t coupable le populaire. qu'on a bien fait de massacrer ! .\IJai, parlez- de lu r:om1nune à un ouvrier. à !"oùElb.-'l!eca Gino Bia-.r;o

vrier parisien, il vuus dira que la Commune c'est la grande bataille dans laquelle il a perdu un père, un frère ou quelque carnaraclc-, fusillés par les Versaillais. Si la Commune de Paris a soulevé des cris d'horreur dans les milieux bourgeois, elle a soulevé dans les rangs du prolétariat un cri d'espérance d'abord, et après la défaite un cri de Yengeance. · li y a deux ou trois ans, je me trouvais ù P.iris, au Père-T.,,rhaise, à l'endroit rnéme où tombèrent les derniers <.:u11,ballants de la Commune, et où ils furent Pnterré~. Aujourd'hui, ce mur au pied 1luquel furent. fusillés les communards, porte des inscriptions : " Vive la Commune ! Vengeance pour les nôtres ! " souvenirs sanglants des jours terribles. Cet hommage, rendu aux héros de la Commune, n'est-ce pas la démonstration qu'on n'écrase pas le Socialisme en massacrant ceux qui le défendent ? (Applaudissements). Les ï-édérés de 1871 reviYent danR leurs enfants et, au moment où je vous parle. je revois celte superbe el sinistre gravure du Chambard - œnne anonyme d"un grand artiste, qui les montre, sortant de la fosse commnne. se dressant sur le Mur du Cimetière. el bran- <lissant vers Paris la flammP rouge dp leur lJannièrC' trempée de sang. C'est en songeant à eux - au 8ournnir de leu1· éphémère ,·ictoire - que, dans l'histoire de la Commune. on oublie les faiblesses el les fautes des chefs, l'absence d'organisation de la masse, pour ne voir que la première révolution prolétarienne qui ait triomphé pendant quelques semaines. On conserve le souvenir de ce rnonu•nt d'espéranc.-, •>Ù les prolétaires virent pour la première fois le drapeau rouge flotter sur les monnments de- Paris, cette ville qui est le cœur et le cerveau de lu France. Voilil pourquoi, malgré les funèbres souvenirs qui s'y rattachent, le 18 mars n'a pas c<:ssé cl'C!tre fi'lé aux cri~ ile : Vive la Commune ! c.e 1ue je veux fnirc ici. (•c n·,~st pas l'apologie de ln B b oteca Gino Bta ,co

-5Cummune ; je ne vous la peindrai pas sous un jour plus beau que la froide réalité. Je ,·ous montrerai ce qu'elle a été, je signalerai les fautes commises, et autant que le sentiment qui déborde en mon cœur pourra laisser pal'ler la froide raison, je m<> borner·ai à vous cile1 da~ faits. PARIS APRES LE SIEGE .Je voudrais d'aho1·d que vous vous pénétriez bien <lela situation au commencement de Mars 1871. Paris venait de subir les horreurs du siège ; il était sous l'impression d'es défaites subies et de trahisons soup- •:onnées. L'Assemblée de Versailles manifestait des tendances diamétralement opposées à celle de la population parisienne. C'était., disait Crémieux, une majorité de rurairx. qui avait. hné Victor Hugo et insulté (;mibaldi. D'un côté donc Paris républicain. dr . l'a11trc la France inoiwrchiste. Pal'is avait des fusils et des c1inons pour défendre la République. Versailles en avait pc,ur la d6truire. Notez aussi que plus de 100.000 bourgeois ;JTaient quitté la ville après le siège. pour all~r se reposer en villégiature : il n'y avait plus à P:iris que la population ouvrière et de petits bourgeois, ayrint. de,·ant eux le spectre d'e la faini. du propriPtaire rfldamant !<· l<'rme ou du créancier impiloyuhle. C'est alors que l'Assemblée :\'aliollale décrète qu'il faut, sm1~ délais. payer les luyers arriérés et les crooners exigibles. Du 13 au 17 mars. 150.000 protêts rnrent enregistrés à Paris. , "est ninsi qu·ù ce moment deux classes se trouyè.'.' n·ut en présence. comme si d'un coup de baguette magique s'était opérée la concentration capitaliste : D'un .côté les conservateurs capitalistes, de l'autre les petits bourgeois ruinés, décimés. mêlés aux crève de faim pnr la faillite. B b· oteca Gino B1a...,co

-6UN COMPLOT REACTIONNNAIRE .\lorn. qnan<l un complot munan·histe se tramait Il Vc>rsnilles. tandis qne ln. masse rôpnblicainc. snr lu plac-e rle !a. 11astillP. jurait de d('f,•1Hlre la R<"•puhli,pw. l'.\sscmhlr"•r· :\"ationale d<'cida ct·e désarmer Je peuple de Pai-is en enlevant les ar111es cl les cano1,s d,' la Ga1·dP nationale. et <le supprirne1· la solde qui pen11ettnit Il res milli0rs de citoyrn~ dr- ne pn;; rnnurir de faim. On le111· e11lt•Ynit. ,\ ln fob. les quelqut>S sous qui faisaient \"ivre leur fa1nille et l<'s-,u·m,•s rpii rlP\·:iiPnt. leur ~e1Tir /l rlt'>f€'nrlre ln R1'1111hlirp1P. LE 18 MARS I.e 18 .\lai-~ 18?1 on tcnt,i dr cnrnn,Pltr(' C€'llt• inrn- · mie : M. Thie,·s cnvo~·a quelques r,:,µiments de troupes de ligne pour -Opérer le dé~arnwrnmt dP!" f t'>M,·(•s. <:(•~ tronp<'s NaiPnt corn111andéPs pnr le gént'>rnl l .0co111tr>: sans r(•sislr111cP Plles s'rmpar~rent d'nbord rlr qui,lqucs· C'nnons : les gens rln q11af·tir>r s',<tnir>nt gr·oupAs autour des soldats t'I laissaient raire. 1:1111111»1L(u' péN,is d'abord ; mais lu foule ni·riniit rie~ fa11ho111·gs d g1.·.~- sissail loujours. autour des solchts aceon,plis~nnt lem triste mission, se pressnil en rangs de pins Pn plus serrés ; les colères montaient. des imprécations s'élevaient, les ouvriers coudoynif'nl 11's sold"als. ceux-ci hAsil~rcnl. p11is tout /l coup se produisit N,mm(' un brusque changement à nie. soldat.~ cf 011,-ri,.,,-~ se donnè-1'cnt la main. les ordres Ms chefs nr· f11rent pl11s écoul{•s ri 111 fo11lc ,-xaspérée s'<'lllfHUa rlu gi'·néral Lecomte. qui. en eornmnndant lr fc11. \·enrtil rl'11n ~Pnl geste d'ordonner lrt mort dr crntnin('j; rl'homnw,. f"Pn11nf':s et enfants. En conduisant Ir g(•nr"·rul l.crn111!t' ruP des H"~ier8 où il fnt fugiJlé. ln foule irritée rencontra Clément Thomas, qui fut reconnu : une voix s'éleva disant : 11 C'est celui-là qui. en 48. fit massac1·er de~ centnines d'ouvriers", et t.lPment Thoma~. nrr/\lr pnr !Ps fil~ ou

7 1,,, rr.-.1·,,scl" "''11, quïl a, ,ül fnil 11,a,,;ocr!'I'. f11t p1111ss,.. an 1J1111· ,,1 f11sill{• '" .,,. l,1t:OJJ1l1->. t-'111·i'nl-ils f11,ill,•s par ln Cvm11111ni' ·> r,a ün1111111111' n',,xistnil pas '. :-.;,,11.ils forent ,,xfrnlt-s pur nn,, fnnl<' ex,1:::-p('-t·,·•, 1 • li,T{'(' ù ~('"' St"tlll'S jn1JH1~sinnR. l . .1 1:011111111,rwli.s-jt'. n·rxistnil pas : S<"lll 11·got1\J'l'- ne11"·1il ,,·,g,iliPr ,,xislail. mais il n '<'fait plui:; ,\ Pmis. nlr ;', ln r1,,111iè1·<n•n11v,•1lf' cli' ln r,-.~isl,11wr dl' ln pup11lnti11!1nu:-.:lrunp0s rhn1·g1·•(':-,; dl' la rl1\;-;;lf'ln0l'. .\1. ThiPr~ ~t h- gou, c•rn,'lll()nl ~·Ptnient r-t·•f11gi1'•i;; il ,·,,1·snil1P:-,;. 1.,1 lk \la1·s. r .. ri;; m·ail éli' nban<lnnné par tontes les n11l111·itt'·ns·•g1dîérps Pl aussi pal· l<•s rt\p11hliN1i11:-,; 1>011rg1·ois qui. fidi·le.s à rho \'icill<'s lta.billl(l{•s. s'éti:iienl 1111s dn c<'itr 011 ils rrnyni<'nl q11,· si' trrnwnil ln for<'!'. l.ïn,;11rr,•('lion t1·inrnphanl<· dl s,, 1,w-llre il sn lt'•t,, des ou,riers ou clC's petits h,,1.1rgcois : i1's r-lwfs 1lP ln garde nutionnl<' r,,rmi'r,,nl le Comift'· ,-,,nfr;,I. ,,1, 'lï,i,,,., q11i s(' tro11rnit ti Ver$1lîllc~ n'avilil pu~ de tr011prs. cclfes-ci /\?Gl1I ét(· liccneiéC'S. il fallait gt1µ1wr !111 temps .. \lm·s se ju11a un0 honf P11S<· cnn1Nlk iln11I il imrnrl,, cl'r lii,.o précb!'T' '""' rlMnil,. lin intitnP nr:ii r1P- lï1i, .. r·!-\. \J. ~ni1tl-~ln1·c dt• (~i:-ar~ clin. ,li~nil i<' I'.) \lm·s : ,, .l'ni n, .\-)_ ThiN·s. il llC' $ait pas n' quïl , ,·ut. rnnis il IC' vent {•11('1·gi(f11c11w,it ». Ci' qn<' Thit'rs ,·n111Ail. on le s11t pins lard. G'{,fail nn rnassnr1·,,. 111nis il fnllail p.. ,Jr <·l'ln 1·(•1111irrl,•s ll·o11p<·s. g;ignr1· rl11 IP111ps.Il r!P1,"1ncln n11x 111nir<'si'I illl\ 1]{,1'111,··s cl<' Pm·is d'r•ntnm<'r cks n<'•~"d11tio11s. \1. Tl1it'1·s {•,·riY,t-il le ?( \lm·,; b l'n111il'i!I :-',;iissl'I u Le~ ~lnirc-:--de• P,;.H·Î.$1\nl pJc,in:-- J1t111,·ui1·:--. h1i:--.:o-,•Y.-lPt1l' fnire c,· qu'ils rroi<'nl 11lik. ,» r.e ;?:; \lni·s. I<',; :\lnir,,,c; iJ,, P,,ris. <l'ilt'<'lll'<l n,·l'r li' Comité, C0ntrnl. Ax1>r0nt a11 :?<i \lnrs li's t'•\,-.dinns. qni ont duor r•u li 0 11. il imf)<ll"IP ,li• Ji, ,·nnslnt,,r. orPr· /p rn-11s1•11/1•111r11fa/ l'itr 1k /\'/. Th/1•1·., ! LES ELECTIONS DE LA COMMUNE Cel11i-ci. pcn1ln11I ,·(' f('1J1ps. p1·,'·p,11·ni1sn ,,0ng,,,rnci' et vo11lail fnir-,, nn P;<:Pmpl<'t,·rril,11'. tnntlis qnï, Pnl"is B b· otec;;i GinoB1a 'CO

"Il n·oyail il lu (ll-ii1.-ance, à la fiu <.le toutes les n1isi·- 1 c~. la vill.r ar ..nt un conseil com111unal régulier qui po11rTnitJ'ndmini81rer. Ce qui prou,<' que· la Commune 11·e~t pils l'O''ll\Tf' ct·u,11· poignée de fu..ticux. c·csl que ;!:iû.000 l'iec!('11rs prirc-11t p,n-1 ù l'élection du 26 1\lars fi y en! autau.t de volant~ q11·il la f0111,•11,(;-(i'<'!'lio1, di: ~•··11érnlBoulanger en 18\'11. l',m11i les élus du 26 .\l<1rs, il \" en uvait de bons cl dl· ,r,,..,vais, beaucoup d'irlf'Xf>{,;·i111(•11t,u·•n,;. grnnd nu11il11·,· dïaci:,nnus : à côté., vieux rép11!,lieaitLSco111lllf• l lt 0 IPscluze, de sincères s0cia\iste1S l'Omme Bc11oil. \l,il1111. 011 voyait des Mclas:,;{•s tels que- Rigaux qui, du moins, fut réliabiliU· en mourant noblement pour la ,·nnsc qu'il a,·ait embrnss<-0. (Vifs applaudissements.) jOURS D'ESPERANCE Le 27 Mars, la Commune était inaugurée place de J'llôtcl-de-Villc ; cc fui une journée de joie inoubliable. ],:tisée Reclus qui en fut témoin me disait : " J'ai vu p••ndant la semaine sanglante les plus épouvantables d,oses. mais malgré le sang, la boue, les massacres, je ne puis oublier ces quelques jours ensoleillés, ce lendC'main d'une révolution victorieuse. qui n'avait ,·oût<'·la Yie qu'à iteux hommes. n C°l'St il propos de cette journée d11 '27 que Jules \'nllr\s écrirnit : " Quelle .journée ! ,, Cc soleil tièd<' et clair qni dPre 1'1 gneule ct·es cauons. cette odeur de bouquets, le frisson des drapeaux! I<·nrnrmure de celte ré,·olution qui po.ssP tranquille et belle comnw une rivière bleue. ces trE'~snillements. ces l11eurs, ces fanfares de cuivre. ces r..t'lrls de bronze, ces flalllhécs d ·e~poir. ce pnrf11m d'Jir,nn<'ur. il y a !A de quoi griser rl'orgueil et de joie \'armée \'i('\oriense ri('$ répnhlicains '. " 0 grand Pari,q ! » 1.ftches que nous (·liun~. nous parlions dl'jà dr te quitter rt cl',' no111S(·loü.(1H'r ct,· 1"8 fanhr>m·its qn'on croyait morts ' Brb•".llecaGino B•a.,r,o

9- ,, Pardon, patrie de l'hollneur, cité d11salut, hi, 011a,· de la r6,·olution ! " Quoi qu'il arrive, ct11ssions-111,u,èt1 f' de nuu, ca11 vai11cns et rno111-ild-emain. noir,, gén{'mlion Pst co11solée !-- i\'ous sommes payés ,1e vingt nns clr clrfnil-· et d'angoisse~. " Oairons. :-;onncz d,in;; J,, 1·,•111.ln1,1l>n11r~l.>nlli·1 aux champs ! · " RmbrassP-111oi, camara<lt'. qui a~. rom1ne 111.ii. 1P~ cheveux gris '. Et loi, marmot. qui jonp aux bill<'S dNrière les barricades. 1·iens que je t't·rnlm1sse a11ssi '. " Le 18 \fars te l'a sauvé belle. gn.min ! Tu prn11·ais. comme nons. grandir dnns le hn111ill.ml. pataug,'r cl'trn~ la bone. rouler dans le ,a;nng, cren'r df' faim et r·reve1· de hontes. avoir l'indi1·ihl,• <10111,,111· ,i,,:-; düshonor(·s '. " C'est fini ! " :\fous avons saigné et plcnri'> pour toi. Tu r,·cueilleras notre hérilogr. Fils fles désf'spfrt>s. tn sf'ras trn hom111<l•ibre ' " LES MINISTRES DE LA COMMUNE .\lais ,·oilà les fêtes passées, il va f11ll0irse mettre /1 la besogne, constituer 1in gouvernement ! Où trouve1 des ministres ? Thif'rs est .\ Venmille~. Les vieux r{·- publicains de 48, les radicaux, les progressistes ont quit! P Paris. Pnur former le gouvernement on nr trouva que des prolétaires on des petits bourgeois ; les uns. il faut le dire, d·'une incapacit6 notoire on d'u11r mol'i\lilé s11specte, d'autres, par rontre. fnrts capahlr~ et d'une honnêteté sans IA.che. C'est ainsi que le mini~tre, 011plutôt lc délégné anx Postes et Télégraphes fut. Theiz, nn ouvrier cisek1w qui organisa Je service de telle façon.qu'au llmdemain de la Commune, le gouvPrnemf'nt maintenait les innovations qu'il avait introduites. A la Monmiie fnt plnct'· Camélinat, ouvrier bronzier, qui laissa comme tratr de son passage fles réformlls très pratiq1ws. T.'Assi~tm1ce pnblicp1P fnt. confii!>e à nn nuire 011vrir1. B tr :iteca Gino 81d 'CO

- j(I - 'I reillanl. qui d,·u,. 111<,b après. lur~ de la \'llt1le de lu Cunrn1unc. f11l f11~ill<'pur les \'ersaillais . .\lai;; anmt d<·m,1111-ili-l. antil 1·cn1i~ ù ,;a fe111111l es 38.000 francs <[Ilircsl.airnl dnns la ,.aissr- qni !ni était confiè,•. cl sa veuve mellanl ses habits cle deuil pour la première fois, s·eu .fut porter les :IB.000 frs ,i l'offkier qui av.ait fnil fusiller son mari : 1,n ril,11olcel exrnipk. n·u,·ionsnous pas raison de crier: ù la Chambre : " Saluez, .\1essip111·s ck ln droite· ! 11 (Acclamations). Au '.\linisl,'re de J'lnstruclion pnbliq11r. r.;r fui aul1·1• chose. f.c l!l .\l.11·s. Lln hra,·c ouvrier cordonnier. av0nt trouv(· ,,11,,•rle ln pnrlr dn cnbinel rl11minislr<'.· s·:v installa . .Tn\es Valli•s rncont<'. q11·P11lrnnt nu 111inisti·re. il _v troun1 notrr homme. en trnue de trnvail. servi respecl11c11srmPnlpar tes lrnissier·s à lourde chaîne d'argent. Et le ministre voyant \'afü•s, dit ù J'l,uissier : " Dis dorn·. camarade. va-l'en chez le charcntiC'J· rl'en farf' chercher pour six sous de hure de cochon. Je m'en vais déjeuner avec mon ami \'allès. ,, (nires'. Qmmd la Commune fnl étahlie, on choisit un délPgué moins fantaisiste. el. en ma1ii•re d'enseignement. le gonvernenlC'nl ;ivnit t>lahor(• un prngrnrnrne fort hNlll. rnai,a q11i resta il l'état de projet. LES FINANCES DE LA COMMUNE Je \eux, ous parler d-es ministères r1es finances et de ln guerre. ~laî11·es de la Banque. les Communards avaient ti lc11r disposition trois milliards. dont 800 millions rn nmnérnirc. le reste en papier cl en rffots rie commerce. Avec cela ils pouvaient marcher il la victoire. ~lais ces canailles, ces bnndits. ces volems. se conlentèrent de contrmplcr la Rnnqnp rlr• Fr11ncP, ils n•~, entrèrent pas. . l.c donx Vm·lin et l'honnête Jourde. délégués aux fin,:mcrs. cnrent l'inspiration na\vc de s'adresser à Rothschild ponr lui demander 1111 prM dr 1 million. ponr pnycr ln solrl'P rlrs i:wrdPs nalionnux. Roth,:whilrl

- 11 - leur rrpto11tlil : " 1\luis co111111endtonc. un million, deux milli1111s.trois si vou><,·oulez. 11wir, nr touchez pas A. lu Rilnquc ». Quand les t1·ui~ délégués se pr&sentèrent le lendemain ù la Banque pour toucher le~ fonds. le rlirPctcur. ~I. nouland, leur dit : , .l'nt.tPndais ,·otn• visitr. l .a B,11H111,•. a11 l,·11dt•nwin rlf' 1011!'; le$ r·hangpn1ents rlc pom·oir. a dû 1·0ni1· \'11 ai,J,, illl IIOUI Cil li .• f(' n'ai p;i,-: it juger les évél1l'l1H'llts. La lïanqur de 1-'r·ancc nf' fait pa1' de politique. ,·ou" êlt>s 1111gom rrn<'rnenl rl'P fait. l .a fü1nque 1·ous dnnne aujourd'hui un -million : veuillez Reniement mmtionncr dn11s votre reç-u que <"elle so11mw 11 pl{• r('q11isition11ér pour compte de la ville. » p,,nd:int lrs !rois mois de son ,'xi:;l('t1C·r. la Co11mn111e dépensa Pn !out i-6 million~ pour la solde de la garde nationale f't tous les sf'r·,·ire,; publics. De ces 'o-6milïons, 1(\ furent fournis par la Banque, le reste par les 8cn·icC's. l'octroi contribuant pour une douzaine de millions. Et quand on troun, \'al'lin tut, dans les rue~ de Paris. on le fouilla et fut lr(n11·{,porteur seulement dP~ 300 frnncs qn'on avait en de la peine à lui faire accepter comme son lrnilrmenl de membre de la Commune. Quant à Jourd·e. il déjeunait à la gargotte. son fils allait à l'école gratuite rl sa femme allait laver elle-môrnE• nu lavnir public I<' linge c1P ln familll'. (Appla,11lis~en1Pnts.) LES FAUTES P,irlons rnaintc:nant de~ délégUl'~ rl<' la guerre. Tl faut .Je dire. jamais ville ne fut défendue avec autant d'inexpérience. Parmi les généraux de la Commune - à côté de quelques hommes qtù moururent en héros - il y eut un grand nombre d'cmpanachés. misérables et H\ches, qui godaillaient pPndant que les autres allaient se faire tuer. Reclus me racontait qu'aux premiers jours de la Commune, il faisait partie des bataillons qui de1·aient. sous les ord'rrs de nnv11,J. occnp<'r le plateau de ï.hi\- B'b: ~tec':I Gino B,a..,co

-12tillon. Sur la place de l'Hôte1-de-Ville. les fédérés, transis de froid, stationnaient sous une pluie battante, et. par les fenêtres, on entendait les gens de l'étatmajor chanter à tue-tête : Buvons. buvons, buvons, à !''indépendance du Monde Le général Duval fut nn de ·ceux qui moururent er, brave. Il fut fait prisonnier dès la première rencontre, et quand le général Vinoy lui demanda : " Quel sort me réserveriez-vous si j'étais à votre place ? » Il répondit : " Je vous ferais fusiller "· - « Vous venez de prononcer votre propre sentence ». répliqua Vinoy et le général Duval fut fusillé. Reclus me racontait encore que les prisonniers conduits à Versailles comme des forçats. devaient subir la honte de défiler devant les officiers et de belles dames qui les insultaient nt du bout de leur ombrelle piquaient les prisonniers. garrottl-s les mains derrière le dos. L'AGONIEDE PARIS Pendant les deux mois que dura l'agonie de Paris. quiconque avait aux pieds des godillots. à l'épaule I" meurtrissure produite par le recul du fusil. aux mains la souillure de la poudre, était fusillé sans jugement: Les calomniateurs de la Commune lui reprochent IC' massacre des otages ; mois ii fut commis après qne Ir gouvernement de la Commune était tombé. Ils ne disent pas que les Parisiens étaient traqués comme des bêtes fauves. et que si Paris se laissa aller à fusiller quelques hommes de Versailles, il ne fit qu'exercer des représailles cl pas autre chose. t,.fois n'anticipons pas ... Le gouvernement de Versailles voulait écraser Paris ; il ne se pressait pas, il entourait la ville lentement, mais sûrement, d'un cercle de fer et df' feu qni toujours allait se rétrécissant. Ainsi qu'une pi<'11vre qui guette sa proie, étend ses tentacules, les troupes versaillaises s'avançaient, s'emparaient un à nn rl<'s fort,c;. C'elll pPndanl qne lo ville- Plnit en pleim· B b "ltec'.'3Gino 81a co

' , - 13 - quiétude au milieu d'une fétc ct·e cllu1·ili°·. 11uc les porl,·:s fnrent ouvertes par trahison et qu,· ln nr,11""''"' rt, l'entrée des pantalons ronges sr répunrlil LA RESISTANCE Aton,. quand l'ennemi est dan,; 1,•,; r11ur,;. q1w11d chacun a le sentiment que, derrière la barricade, il défend son quartier, sa femme, ses enfants, rouvri<·r parisien se dresse, c'est la guerre des pavés. c·est lu résistance désespéré<' d'une population. .1\ rôt.; de;; hommes valides, on voit les fe1nmes intrépid'es, ut, voit les barbes blanches des insurgés de 48 : les enfants aussi se jettent dans la mèlée et se battent en héros. D'après :\faxime Du Camp, le nombre des enfants tués pendant ln Commune se décompose romme suit : 237 cnîants de 16 ans. 226 H )) 1,7 1) 13 )) 21 ,, 12 ,, 11 1) 11 1) 4 10 1) 1 1) 8 1) 1 1) 7 )) Le même écrirnin évalue h 12 uu 13.000 Je noml.Jn· des enfants qui prirent part à l'oinsurrection et qui apportèrent un contingent d'activité et de valeur dont les troupes vrrsaillaises eurent à supporter l'énergif' redoutable. JI y eut des femmes aussi qui tombèrent le fusil à la main. Le fameux bataillon des Parisiennes, place Blanche, comptait 120 fusils, place cle la Bastille, il y en avait encore 60. Ces femmes se battaient tout le jour comme des furies, ayant au corsage une branche de lilas cueillie dans les jarclins de Paris, elles se battaient pour venger un frère. un mari, un amant el on vit dans _les r-ues de Paris. a"x rigoles rougies de sang. des cadavres en jnpons et. à longs rheveux. frapp(•f'. ·par <les balles versaillaises. B1b· 1oteca Gino B1a.,co _j

-14- .111~qu·au ckrni,:r joui' ce:; ltir11ïnrs Jullèl'enl. réclamanl k11r pari <le cartouches. et il s'est trouvé un :\hixirne <ln C:amp pour accomplir celle besogne de charnl calomnier ces femmes. qu'il traita de prostituées el <·es <'llf<\tilsqu'il dépl'ignit comme (lp~ gnmins vicieux. graine rlc ha11<li\s qu'on nvait hien fait <l'exterminer. C','lnil tlltL' inf&mP cnlonmiP : rnii. cerlcs. il ,. eut pm-mi CPS H'll/.(Pl'CSSPS (l('s; proslilu<'es à côt<' d'honnt'- iel" fP111m<'s.,\lais 1•11 s11pp11s,rntq11<c' ela fût ,-rai. que to11lcs ers frmm<'s f11sscnl cl'es prostitu<'<'S. tous ces rnfants;. rlr~ g,11ni11spontTi~ par l<'s pri1;ons, v aurnitjl 1111 ri'.•quisiloirr pins vinl<'nl contre Je régime capitaliste. que le fait d'arnil' rf'11;;si /t soulever mè·me la "hair i, ptnisir ri la rhair à canon. crachant. leur mépf'i;: it la f,1cr <1<•r·PII<' sori,<t{• qni lrs n r(-rlnit~ /:l la mis,'r(' et lt la honte ! LE MASSACRE DES OTAGES l .a C0mm11np nvnit <lfrirlr' qnr rhaq11r foi~ qtf'on fusillerait un communar<l ii \'rrsaillrs. on Fu!Sillf?rait trois otages à Paris. On arrèta l('s gendarmes. des prôlres, un archevêque et on fit savoir à Thier~ que s'il voulait rendre un seul prisonnier. Blanqui. vieillar<l q11i ne pouvait-1ivoir d'influence sur l'issue <l'une insurrection. la Commune 1·esliluerait le8 60 otag-rs cl s'en~a~eait il n'en plus arrêt~r <le nouveaux. Thiers ayant en main la vie des 60 otages. '! compris l'nrchev~que de Paris. r(-pondit /t r-etl(' proro~i1ion par un refus formel. l .a Commune n'a jarrTais l'Xècuté son d'écrf't s11r les otages : quand ceux-ci furent nws~acr<'s. Paris était écrnsé. sans chefs. il n':,· avait pl11Rd(' Commune. Un des membres de celle-ci. Varlin. faillit Nrc écharpé par la foule, parce qu'il s'oppo.~ail an ,nassarre, la suppliant <l'épnrgner cette tache il l'histoire <ile la .Commune et ce Varlin fut tué par les Versaillais. Qni donc peut être rendu responsahle dt> la mort B•b oteca Gino Bra,co

-- 15 - de l"arcllcv,·411c cle Pu1·is l'i des soixa11t, ·otages ? Esl-ce Thiers ou lu Co1111111111<• -, Thiers. qni pouvait es Sclu\·er. ou la Co1111tlllll<q·1ii 1·d11sa <le le,; i11ellre ù lllOl'I ·> ,Dans la salle, plusieurs \'Oix répondent : " C'est ThiC'rR ! » .. \prlrrndiSSf'ffif'llls ]WOlongès.\ si 111è111c ln Commune avnil cx(•ruté son cl&crc-1sui les .. tages. ellf' n'aurai! fait qu'iroilcr rr (Jlli SP fuit dnnR Ioule,; les g1wrres, elle n'aurait fa}t que suivre le.s crren1c1ils d"li pnssé. Mais nous avons le droit de proc-lnmer fii•1·<'1119nqlue depuis le 18 \lnrs j11sq11ï1 fin :VJai, rernlanl Ion! Ir go11ve1·nen1cnl cl,• la C:onnnunc. il y eut l>iC'n(JUCl(Jues <·oncta111nalionR Il mort pr-ononcl'rs por R.oss<'I. un anc·ipn officier polY1C'chni<·iC'n.111ni;; la Conm,unr Re refnsn ,'l en lniBs<'r cxi'rntrr ,m ,-;('n\. TEMOIGNAGED'ADVERSAIRE Urumonl. 1m (>crivflin catholique. compni-nnt la ré\·olnlion <le !l3 i, ln Comrn11ne. dit que q11ancl l'&l{•mont ouvrier se mêle aux révolutions, elles rleviennent moins sanglantes. Et parlant rle la Commune, il écrit : , Cc fnt l'c\lément honrgeois qni fut surtout féroce, 1·c11é1ncntpeuple. mi milieu <Ir C'('ltr cris,.. rffroYahk. rrsla humain. » \joutons_ (JllC lt1 plupnrl dC's 011niri-~ q11iont Ag11n' au premier rang dnns la Co11rnrnnc, sont tr<'·s nnhle- !Yt<'nt. très dignement retourMs ii l'ntelirr. Pm·n1i les hommes qni avairnt rn Pnris ctnns les mains. li<'1111C'n11pont repris l'onlil Sflns hn1it. simpl<'mrnl. " LA REPRESSION Qnand les Versoillais entrèrent rlans Paris. il~ s'v livrèrent à une véritable boucherie, au plus épouvantable massacre du x1x• si/>cle. Trente ou quarmllc- mille hommes furent fusillés, disent les historiens de la C:nmrnnne : Mac-Mahon en avoue 15,000. le gl•néral Appert déclar!' qu'il ~' r>n 11vRit beaucoup plm;_ T.flss cimetil•res furent irn,uffisants. on empila les cfldavres B b: 'lteca Gino B,a..,co

-- 16 - tians les lerrnins vagues, on les jeta dans le fleuve, on les entassa danti les carrières abandonnées. L'armée fit 40.000 prisonniers; on en déporta 28.000. Dans cerlains corps de métier la proportion du tribut payé à la répression fut terrible. On l'évalue à 25 p. c des ébéniste,:. h 30 p. c. des tailleurs, à 40 p. c. de~ c·ordonniers Les métiers plus misc"•rables furent ceux qui soul frirent le plus, parce que chez eux surtout la résistance fut opiniâtre. D'un côté donc, nous avons 60 otages massacré;, malgré la Commune et de l'antre 30.000 hommes. femmes et enfants fusillés sans jugement. Et ce sont les massacreurs qui nous traitent de criminels ! C'est comme $Ï un assnssin ndressait d"es imprécations au cadavre de sa victime. parce qu'il aurait reçu d'elle quelques é1Jratignures en commettnnt son ,-rime>. (.-\pplan<lissements). LES VAINQUEURS DE LA COMMUNE Sui· les chefs du pnrti conservateur qui combnllirent la Commune, Drumont portait le jugement que voici : " L'histoire s'arrêtera longtemps à celte répression de la Commune, car elle fournil une indication très précise sur la débilité mentale des chefs du parti conservateur et anssi sur leur absence de tout sens moral; ils n'ont ni con•cience ni raison cl 'Etal, ni 6nergic. ni justice, ni pitié ; ils fuient comme des lâches 011 massacrent comme des brutes. snns savoir pourquoi * fuient ni pourquoi ils massacrent : ils laissent renouveler avec ces transports de prisonniers, qu'on décime en chemin d"e fer pour alléger le convoi cf acth·er ln marche, ces scènes de mœurs barbares, ces défilés de Cimbres et des Teutons captifs dont Théophile Gautin et Paul de Saint-Victor ont évoqué Je souvenir en des pages inoublinhlr~ f'n pPil[n.inl Vrrsaillcs pcndnnt ln Commune. n B,b ~teca Gino B1a 1co

- 17 - PARIS EN FEU Je n'ai pas la prétention dP retrace1 en quehiues coups de pinceau toute l'histoire de la Commune. mais je: \·eux encore rencontrer quelqu('s•un<'s rlr-~ acc11s11tions qu·on ,t continué de lui .il'il'I' /\ la fn('P. · Parlous d'nbord rie:,; incenni,,s. Qu1111<l' IPs Versuil1,.is faisaienL couler le sang il flots dans les rues de Paris, des incendies éclatèr<'n.l dw1~ <lin'rs qnnrtiers ; on vit brO.ler Jp Palais RoYal. J'llôtcl de \ïlle. les Tuileri(•s '. L'Europe se de111anda d'où pru·t"irnt ce~ in,<'ndiC's. famais peul-être on ne pourra nonner ti cettC' question une réponse satisfaisante. Pour se former une opinion il•faul réunil' les faits en faisceau. Ce qni est certain. c'est qur pendant la semainr tcrriblP il y avait d'ans les rurs de Paris des agents du gouvf'rnement, on " trouv.S dans les incendies la trll('<' dP celle espècP d'agent.,- dont vn11s connais:srz 1,, non, d1rns no1rP PilYS ! (Rirps. \ On les t,,,uvait aussi dans le voisinag<· des pelotons: d'exécuti ..n et on cite ce dialogne carncli'ristique entre Calmon et. M, Olivier de \Vatteville qui ,·oulait pour- ,;11i\TPun individu d'e ce genre. - " C'est un de nos agent.s ' lai$sez-le librn ! " - "mais il a fait fusiller quatorze gardes nationaux rP!ractaires Il la Commune ! " - « CHail pour mieux cache,. son jrn 1 " C'élait bien consolant. n'est-ce pas, pour les familles des victimes ? Une autre ronsolution leur élnit rése·rvéc : l'homme qtii faisait. ninsi fusiller des fnrn· çnis pour mieux cacher son jen de mouchard, fnt M· coré de l'ordre de la Légion d'honneur et son nom figure sur le registre à côté de ceux des soldats el officins qui ont gagné la croix sur le champ de bataill(• . .Tc ne :Songp nnllemenl il rnéconna1tre. d"'ailleurs. cine plusienr;; des incendirs f11r0nt allnmés par dc>,; partisan;, df' la Commune : t1111Ir mon<lc.-('0nnnlt Ir• hillel signé Frrri>. portant l'nrrlrP : " 1-'lnmh<'z Finnnce$ n.

- 18- \l,us <1,,,,1111 cc-SollliJn• ,·•\t·•11P11H'lll. 1/ es! 1111,wnliH1cnt qui devrait 1111·edü11s IOllti les ,·11•11rs.,.·,.,,1 que l'artisan rlc ce tei-ril>l" dn1nH' rut anrnt !out une foulP exu.tipéi-ée. qui .~,•nlit surgir en son cen·et\11 le s911,·enir de faits nnlédeurs. J1iles Simon a,·uit écl'il pendant le siège. tout en dinanl trnn(Jnillcment nn 1·estam·t111t avec Taine : " Luttons jusqu'/\ la mort l"t quand viend1·.1le rnnmc·n1 s11p1·,'nw. p/11tl)I Moscou que P:11·i,;1111, Pr11ssi1'nR. br111onsParis '. » Qni s,1it si 1·c- llltll 11·11pns ,1ll11mt- J'élinr-cll,, ·? lkùl<>1· Paris '. (..)nand i<' patriotisme inspire parcillP action, c·cst ,l'<' l'h<'•roï;:me. nwis quand elle est l'r,-uvre de la racnillP dé-fendant la flépul,liqul". c1• qui .:•lnil hùroïque et snillime. <le,·ient rriminel el monst1•11f'rnf '. Vous Nes ries pharisiens. ,·ous (]Ili pré>ten<lez ,1trt> pntriote$ h{>roï(Jtws. qunn<l ,·ons hrùlez voti·r vill<>pour ne- la point livrl"r aux <'Tinemis. c-t ne vo~·ez plus d;111s cet acte IJU 'un forfail IJlHlTid il est accompli par le pruplr. nm: prise,; avec Je,; E'nnrmis de 111Rrp11hliq11l'. T.r,; nrmt-e;; coloniales n'ont-rllrs pas fnit pire· q11o• n,, fil ln foule- rlr P:iri,; : n'onl-rlll'S p11s Mtrnil Pll Chine, sur l'ordre de leurs officiers, le Palais cl'Elt'· et les merveilles qu'il renfc-rnrnit : IPs arrhh·es rie la Chine depuis 40 si/>rles ? Et ces vand'ules. ces pillar<ls. onl l'au,lnce <lf' -sïn- <lignrr <lrs inrendies <le lfl Comm1me rlr Pnri,; ' LE PROGRAMMEDE LA COMMUNE .logPon,: froidement les év(•nl'lncnls. I.e- 1H·oµ1·11111r,w de la Com111unc a été ln à la C'JinmlJre par .\1. S,·h11llnf'rt. qui l"Spfrnit (•ponvnntcr les populnlions. Pcndnnt ccl t<· lec·ture. ,-, mesure •JIH' le,; al'licles dNilfli••nl. il se- prodnis11it dm1s l'assemhlie w1 phpnomène singulier. l.es d,·puU•s <IC' la droile s'entreregar- <l{)rent. leur ph_,·sionomie c-,primait la "lll'/lrisr. « :\fois c'est tout simplement le nrogrnmme :'lO('ialistc. le 1-rogramme progreissisll" m,'m" '. " r,c-nsnient-ilis. l .e progrnmmr de 111ô.omrnune r,1(']11m11ill'nntnno1 B,b: otecJ Gino B1a,r:o

mie C1Jlllllllllli1IC, la s,·para!Jtoll de l'l•:glise <'t de l'Elal, la reprise par l'Etat des uteliers allandonnés, la réor·ga11isulion de la !Jienlaisauce, etc., etc. Si hien qu'un rléputé <le !a Droite. après la séance, me parlant de son <'oll<'µue,1ui avail lu le wogramme communal, me 01sait : ,. :\Jais cc Scbol!aert est un maladroit '. Pour,ruoi diable est-il ,·enu lire cela ? Est-ce r1u'il •"·ait besoin de f1ürc insérer nux " Annales " 1111 programme aussi ;inodin, aussi peu n'volulionnair-e ? » Le go11,·emcment communard ,··tail composé d'une mi11urité sol'ialistc et d'une n,ajo1·ité de radicaux. Il Nait anim(· dl' bonnes intentions, ses cl(•crets étaient irrép1·ochu1Jles, mais c-eux ']lli i•taien1 chargés <'te les ex{•<·uter&laient souvent d'une ir,<·apacité complète. UN ENSEIGNEMENT ! · ne µrn, ,. le,;on se d{•gage <le cette expérience historique. supposez qu'à Charleroi, en 1886, l'émeute ait lri111nphé, ,rue la classe ,m,-rii•re, presque sans organisation et ~uns chefs, soit. a,-riYée à la victoire, mais n'ayant pns avec elle l'élpment intellectuel qui fait Je\'er la pùle humaine, ne eomprenez-vous pas que cette plèbe, après son i'nhémi·re victoire aurait été bientôt écrasée? Il faut donc vous organiser. <'amarades. pour les luttes à v_enir. Le socialisme doit opérer une révolution non seulen,ent dans l'or<lre {,conomil1ne, mais dans l'ordre intellectuel et moral. Quand nos principes 11uront illuminé lous les cerveaux, r!'chauffé tous les cœurs, qnand la roncentralion in<'tustriellc aura mûri les industries pour le collrctivisme, ,,uand ·,e parti ouvrier sera à la ,·eille de <'Onquérir les pouvoirs publics, rdors \'ienrlra le momen1 <lu combat. ï.nr il ne faut pas esrérer que les classes privilégiées aban<'tonnent snns résistance leurs positions : elles es.~11yeront de muselPr Ir suffrage universel <'omme

- 20 - un l'a lent(: déjù pur lu loi électorale cummunale. Mais ,1lors nous \·ous dirons : Haut les cceurs, il faut lutter, par tous les mo~·ens, pour iléfend1·e les droits <lu peuple '. >lolrc ùésir ti tous, c'est 4ue par des réformes immédiates, par tout ce qui peut préparnr l'avènement Je la soci(·té noll\·elle, nous rliminuions !'Apreté de l'inévitable lutte pour passer du régime actuel su régime nouveau . .Je termine. Le joui· m.:•n1" 011 la Commune rut définitivement vaincue - le dernier jour de la Semaine sangla~te, c'était le dimanclle de la Pentecôte, fête pour les ,·,1lholiques, fète pour le gouvernement de Versailles. Morle la bête, mort le , eniu. On croyait le Socialisme frappé ù mort, et, pendant quelques années, en effet, il parut l'être, tué, moins par ses d<'failes que par ses divisions. Les derniers Congrès de " l'Jnternationale » rlonnèrent le lamentable spectacle de divisions entre péuples parlant des langages différents, et ne parvenant à se comprendre. Mais, toujours, <lit Gœthe. jaillit un sang nouveau. LA PENTECOTE ROUGE :--.ous aussi, 11ous avons eu notre miracle de la Peritccl'.lte. Cinquanle jours après la mort du Christ, les apôtres reçurent le don de langue:; pour rrpandre la bonne nouvelle. L' u Internationale » a renouvelé ce miracle. Vingt peuples di"ers se rencontrent dans nos congrès, venus • ·c1e tous les pays. depuis les steppes de la Russie jusqu'aux confins des colonies australiennes·. Tous, mainten(lnt. s'entendent et se comprennent et céli•breront le 1••· \!ai prochain - après le " Dies irae » d'e la Commune - les PAquefl fleuries ile l'llnmnnité nouvelle.

- 21 - Des acclamations enthousiaste:,, des cris de " Vive la Commune ! li saluent la fin de ,·c discours d'une vibrante éloquence, dont notre résuiné, fidèle cependant, ne peut donner qu'une imparfaite idée. Le citoyen Pastur prend ensuite la parole en ces l<•rmes : Citoyen VanclerYelde, Je ne puis vcus cacher l'impression profonde et indicible que laissera parmi ceux <Jui sont ici, l'inou• hliable conférence que vous venez de nous donner. En leur nom, je vous remercie d'être venu nous dire ce <JUerut la Commune de Paris, qut-1 rut son but hautement l1t1Jll6nitairc el sacré et quels sont ceux qui. devant l'histoire, doivent porter la responsabilité clu sang qui fut versé. Encore une fois, citoyen Vanden·el<le. au nom de tous les démocrates, <lu fond rlu rf1'nr, mille fois merci et " Vi\"f) le Soéialisme li : Le ci i de " Vive IE: Sodaiisme ! li poussé par Je .-itoyen Pastur trouYe écho rlans les milliers de poitrines des citoyens, encor•c s<,us l'infhl<'ll<'Cd' e l'fmonrnntr• pnrolc d<' VandCrveldC'. ====•==== DECLARATION AU PEUPLE FRANÇAIS 19 .\vril 1871 1 Dans Je conflit douloureux et terrible qui impose lin,· rois encore à Paris les horreurs <lu siège et du bombardement, qui fait pé1ir nos frères, nos femmes, nos enfants écrasés :'<ous les oLus et la mitraille, il tst 11écessairc que l'opinion publique ne soit pas divisér. } <)ue la conscience nationalr ne ,;nit point troublée. li faut que P:iris et IL' pa\ s tout entier sachent quelle est la nature, la raison. le but de la ré,•olution qui s'accomplit. 11 faut enfin que Jv. responsabilité des l deuils, des souffrances et ries malheurs dont nous } ~ommes victimes rc'tombt> ~nr renx qni. apr1's ,wnir B b· otec.i Gino B•a~co

- 22·- l lrahi la France et Jivr.é Paris il l'étrun~er, poursui.vent avec une aveugle et rruelle obstination la ruine de la capitale, afin d'enterrer, <lnns le désastre de la République et de la liberté, Je double t~moigna~e df ienr trahison et de leur crime. \ La Commune a le deYoir d'affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris : de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles. ' Cette fois encor~, Paris tra mille et souffre pour la France entière, dont il prépare. par ses combats el ses s11crifices, Ja régénération intellectuelle, morale. adminislratiY<' et économil]ne. la gloir!' <'1.la prospérité. Que ùcmande-t-il • La r-econnaissance et la consolidntiun de la Républiqlle, seule forme de gom·ernement compatible aver les droits du peuple et Ir Mvrlc,ppemenl r(•gulier Pl libre de la société. L'autonomie absolue <1e la çornmune. l'>tendue fi toutes les localilé's rle la Fronce cl assurant à chacune l'inl(>gralité de ses <lroits, et il tout Français le plein c:1.ercicëde ses facultés et <k se~ nptitudes. comme homme, citoyen et travailleur. L'autonomie de la commune n'aura pour limites que le droit d'autonomie égal nour foutes les autres communes adhérentes au contrai. ,lonl l'assoriation d'ni1 assurer l'unité française. Les droits inhérents à la commune sont Le vote dn budget communal, recettes C'ldépenses : la fixation el la répnrtition de l'impôt : ln direction <les sen·ices locaux : l'organisation de ln magistrature, de ta oolice int{,rieure et de l'enseignement : l'administration nes biens apparlcnnnt à ta commune. Le choix onr l'élection 0u te concours, avec la n•sponsabililé et te droit oermanent <le contrôle et de révocation, des mngistrnt~ 011 fonctionnnire~ communaux de tous ord'res. _La i;arnnlie absolne <le la liberté individuelle, de la liberté de conscience üt de la liberté de travail. T.'intervention permapeptf' de;: citoyens dans les B b, otecri Gmo B,a... co

- t3 - .tl!faires_ communales par la libre manifeslation ùc leurs idées, ia liure déiensc Je leurs intérêts ; garanties données à ces manifestations par la commune, seule chargée ùc surveiller et d'assurer le libre et juste exercice du droit de réunion et de publicité . . L'organisation de la défense urbaine et_de la garde ·nationale, ,qui élit ses chefs et veille seule au maintien de l'ordre dans la cité. . Paris ne veut rien de plus il titra de garanties locales, à condition, bien cntenùu, de retrouver daos la grande administration centrale, délt\galion des communes féd'érées, la réalisation et la pratique des mêmes principes. Mais, à la faveur de son autu110111iect .profitaqt 1ic ,;n liberté d'action, Paris se réserve d'opérer comme il l'entendra, chez lui, les réformes administratives et économiques que réclame sa population ; de créer aes institutions propres, à déYclopper cl à vropager l 'instruction, in proùuction, U:changc et le crédit ; à universaliser le pouvbir et la propriété suivant les nécèssités du moment, le HJ!u des inl!'ressés et les rtonnées fournies par l 'expér-iencc. Nos ennemis se trompent ou trompent le pays quand ils .accusent Paris de vouloir .imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre â une dictature qui serait un véritable attentat contre l'indépendpnçe et la souveraineté, des autres communes. ' · Ils se trompent ou trompent le pays· quand, ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l'unif/4 française, constituée pnr la H.évolulion aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les coins de la vieille France. L'unité. telle qu'elle nous a été .exposée jusqu 'ù. ce jour par l'Empire, la monarchie et le parlementarisme n'est que la centralisation despotique, inintelligente. arbitraire ou onéreuse. L'unité politique, telle que la veut Paris, c·est l'association volontaire d'e toutes les initiatives locale~. le concours spontané et libre de toutes les ,\ncrgie~ individuelles en vue d'un but commun, le hien-etre. la liberté et la sécurité de tous. B,b· oteca GiM 81a..,co

( - 24 - La Révolution communale, co_mmencéepar l'initia. lirn populaire du 18 mars, inuugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C'est lo. fin clu vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, cle l'agioto.ge, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la patrie ses malheurs el ses désastres. Que celle chère et grande patrie, trompée par les mensonges et les calomnies se rassure donc. La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires : l'issue n'en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la garde nationale, restera il l'idée et 011 droi1. :>:ousen appelons à la France ! ,\vertie que Paris en armes possède autant de calme que de bravoure ; qu'il soutient l'ordre avec autant d'énergie que d'enthousiasme ; qu'il se sacrifie avec autunt de i-aison que d'héroïsme ; qu'il ne s'est arm(; que pur dévouement à la liberté el tt lu gloire de tous, que la France fasse cesser Cc! sanglant conflit ! C"est t\ la France à désarmer Versailles par lu mauifestalion solennelle de son irrésistible volonté. Appelée à IJénéficier de nos i'.Onquêtes, qu'elle sü déclare solidaire de nos efforts ; qu'elle soit _notre nlliée dans ce combat qui ne peut finir que par le triomphe de l'idée communale ou par la ruine de Paris ! Quant à nous, citoyens de Paris, nous avons 111 mission cl'accomplir la révolution moderne la plus IHrge cl la plus fér:oncleoc toutes celles qui ont illnminé l'h islo1re. Nous arnns le devoir de lutter et de vaincre 1 Imprimerie Ouvrie,,:, 1◄,, ru.. ,t'Arru, Lille

EHVETE à la LIBRAIPROIEPULAIRE, 18r,ueFeydePaua,ri1s8") Tél phon•: RJCIIEI..IEli 8ï-OG Chèque po•tal : '/\.Hi3 (Pri~t'P.d~ ln.♦ud"f 1e montant a la comnwnd1 en mmtdat•1>osfi1 chèque postal). ADLER. - L'enquête des !rades-unions en Russie ..... . - /\u cas où la guerre éclaterait néanmoins ...... . AURJOr, (Vincent). - F!ier et Demain. - Agonie d'une législature ...•.............................• De Versailles à Washin!:{tOn ................. . BLUM (Léon). - Pour être Socialiste ................... . Commentaires du Programme d'action ..... .... . La Politique financière du Parti socialiste ..... . Bolchevisme et Socialisme .................... . Radicalisme et Socialisme .................... . Notre tactique électorale ..................... . BLUM et FAURE (Paul). - Le Parti socialiste et la parti• cipation minist~rielle ................... , . , .. CABANNES. - A~riculture et Socialisme ............... . COMPIJRE-1\IOREL. - Socialisme et Bolchevisme ...... . Le Socialisme el la Terre ..................... . La petite propriété paysanne et le Socialisme .. DEVILLE (6.). - L'Evolution du Capital. ............ . DOLEY. - La loi de 1898 sur les accidents du travail. .. . ENGELS (F.) .. - Socialisme utopique et socialisme scicnhf1que .....•....... · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · FAURE (Paul). - Le Bolchevisme en France ........... . Le Socialisme dant l 'nction .... : ............. . Eui:. Schneider. Un patron de droit divin .. Le Socialisme et la petite propriété .•.......... PERRETTI. - Ce qu'est le Parti socialiste. (Avant-propos de Séverac) .•.......•.•.................... OHESQUIERE (E. et H.). - La Jeunesse socialiste. Son orj(anisation .....•...•...................... GROS (Louis). - La loi sur les accidents du travail à la Chambre •...•••.••.••....•....•........•.... GUESDE (Jules). - Double réponse à MM. De Mun et Deschanel ••..••.•...•.•.........••......... Collecth-isme et Révolution ................... . La loi des salaires et ses conséquence• ......... . Le Collectivisme (conférence à Bruxelles) ..... . Le Problème et la Solution ................... . Le Collectivisme au Collège de France ......... . et LAFARGUE. - Pourquoi l'avenir es, au Socialisme ................................ . et JAURES. - Les Deux Méthodes .......... .. tfUBERT-ROUGER. - Le Socialisme en France ..••.... HUl{ET (Léo). - Le rôle de ~I. Tardieu dans les scandales de la N'Goko (3• édition) ............ . JAURES (Jean). - Discours à la Jeunesse ............. . Bernstein et l'évolution de la méthode socialiste. et LAFAl{GUE. - Idéalisme et Matérialisme .. KAUTSKY. - L'Internationale et la Russie des Soviets .. LEVY (Gaston). - Socialisme et relations internAtionales. LEVY (L.) et BOUYEJl. - Pour les Jeunes ............ . Bibi nteca Gino 8Jd'1CO 2 • 1 15 1 15 1 65 0 65 0 65 1 25 0 65 0 65 0 65 1 25 0 90 0 45 0 65 1 &5 3 45 0 65 0 65 0 90 0 90 2 ~s 1 15 0 90 0 65 0 05 1 25 0 65 0 65 0 65 0 65 0 65 0 90 1 15 0 90 1 15 0 65 0 65 1 15 1 15 1 15 0 f,5

LAFARU l t:. - Le Cun,munbmt: u l 'é,olution l::(Ollunüqw LEBAS. Critique socialiste du Parti communiste .•.... Loi sur lc-s Conseils ~énéraux et 1'action socialiste dans ces assemblées .................... . Le Socialisme (but et moyen) ................. . LUQUET (A.) - La défrnse des locataires .............. . .\1,\ !{X (Karl) et ENGELS.-~.lfanifeste du Parti Communiste .\IOCH (J). -- Le Parti socialiste et la situation financière PETEns (!.), - L'action socialiste chez les ruraux ...... . PIEIUlE•MAmE. - Pour la santé ùu sédentaire ....... . PLEKHANOFF. - La conception matérialiste de !'Histoire nENAl 1DEI. (Pierre). - Pour un programme d'action. - Pour !'Unité Internationale (le cent, 40 frs) .. SPIN ASSE. - La crise économique ................... . WELLS (H. et C,). - c,,tte misère des souliers ......... . Le programme d'action immédiate dt1 Parti Socialiste . .. . Série de propagande ................................... . Série' Ju ,nililan1 .................................... .. 0 li~ 1 lfi l 50 1 75 2 25 0 65 3 15 0 65 0 65 1 15 0 65 O 90 0 90 0 90 10 73 17 25 CHANSONS DIVEl{SES L'JutcruaJiomrlc. - Le JJrapeau Uouge. - Les Coquelicots. - L'insurgé. - La ,.\/arche du. 1er Afai. - La Complainte du ProléJaire, etc., de Lucien Roland, !'exemplaire .... , , 0 25 Les dix, 2 fr. ; le cent 16 frs MEDAILLES BllELOQUE.S De Jaurès, ,·icil argent et doré................... 2 1De Guesde; vieil ar~ent et doré.......................... 2 • De Jaurès et Guesde (ensemble} doré : 3 fr., argenté...... Z 50 Epingles de crarntes de Guesde et Jaurès. . . . . . . . . . . . . . . . 1 50 (Prix spécial en nombre} OHAPE.\UX et INSIGNES à prix modérés CARTES POSTALES De Guesde. Jaurès, \'aillant, Sembat, Bebel, Karl Marx, Liebknecht, B. Malon, Engels, Rosa Luxembourg, Léon Blum, Paul Faure, Séverac, Bracke, Compère-Morel. Renaudet, V. Auriol, Le ~lur des Fédérés, la Maison du Parti .. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . l'une' 0 20 La série de douze 2 fr. 25 ; les cinquante, 8 fr. ; le cent, 15 fr. ; le mille 130 fr. Carte postale J._flurèstirée sur soie artiSfique. . . . . . . . . . . . . . 2 1 !i POl{Tl{AITS ARTISTIQUES De Guesde et Jaurès 5ox32 ........................... . De Jaurès 2; x 37 simili sur papier crème ............... . De ~iattéotti. en couleur 50 X 34 · ....................... . 4 50 2 75 5 45 l'ortraits artistiques 50 x 60, agrandissement photo (plus pot·, et emballage ................................... 180 » Bustes de Guesde et Jaurès, en plâtre (haut. o m. 32).... 50 » (haut, o m. 64) . . . • . • . . . . • • . . . • • • • • . • . . . . . . . . 175 Buste de Karl Marx, par Carl Longuet. . . . . . . . . . . . . . . . . 60 » (Port et emballage en sus). . EGLANTl'.\'.ES I.e cent franco: 13 fr. ; les cinq cents: 55 fr. ; le mille. 100 • Coquelicots. le cent : 9 fr. ; le mille.................... 80 » POUi{ LA Pl{OPAGANDE Tracts pour odhésions : le mille franco... . . . . . . . . . . . 40 » Affiches passe-partout : le cent, ,.,., col., 15 fr. ; 1/2 col.. 23 • B1b·:1tecal>ino B1a'1co

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