De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS toujours le meme, quelque etre qui le considère, soit que ce soit Dieu, soit que ce soit un ange, ou enfin que ce soit un homme. " Quancl il n'y aurait pas de Dieu, nous devrions toujours ai1ner la Justice, c'est à dire faire nos efforts pour ressembler à cet etre dont nous avons une si belle idée, et qui, s'il existait, serait nécessairement juste. Libres que nous serions du joug de la religion, nous ne devrions pas l'etre de celui de l'équi_té. " Voilà, Rhédi, ce qui m'a fait penser que la J ustice est éternelle, et ne dépend point des conventions huma.ines; et quand elle en dépendrait, ce serait une vérité terrible, qu'il fauclrait se dérober à soi-meme. " Quant un homme s'examine, quelle satisfaction pour lui cle trouver qu'il a le cmur juste ! Ce plaisir, tout sévère qu'il est, doit le ravir : il voit son etre autant au dessus de ceux qui ne l'ont pas, qu'il se voit au dessus des tigres et des ours. Oui, Rhédi, si j'étais sur de suivre toujolirs inviolablement cette équité que j'ai devant les yeux, je me croirais le premier des ho1n1nes. ,, (Ibid., LXXXIII.) Dans ces ren1arquables passages, Montesquieu confirm.e de point en point notre .théori~. La J usti ce est une qualité, nous disons une f aculté qui nous est aussi propre que l'existence. La J ustice est un rapport de convenance; nous disons quc le droit, jus, est le rapport de convenance entre la clignité de l'homme et les choses. Ce rapport est réel, ajoute Montesquieu; nous le disons comme lui. ·ce rapport est absolu; il ne dépend ni des conven- \ , tions humaines, ni du bon plaisir de la Divinité. - Biblioteca Gino Bianco

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