De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 71 ralistes est inattaquable. Mais jl ne s'ensuit pasque les passions doivent etre Ii>risespour la base et la règle cles relations humaines : parce qu'elles sont naturelles, elles ne sont pas pour cela justifiées; c'est cette justification moine qui fait l'objet de_ la morale et la condition supreme de la société. Livrées à elles-memes, les passions tendent, cbacune dc son c6té, à envahir l'homme tout entier; elles manqueraient leur r6le, et l'ho1nme resterait impuissant, s'il en était autrement. Mais la Justice nous est donnée précisoment pour rétablir l'équilibre, rappeler les passions à l'ordre et refréner leur exorbitance. Tel est le premier de nos devoirs : celui qui l'oublie manque à la Justice. Soyons fiers, an1bitieux, glorieux meme, 1nais dans la n.1osure du droit; allons, au besoin, jusqu'à la colère, co1n1nedit le Psalmiste, Irascimini et nolite peccare, mais sans jan1ais lacher la bride à notre emporte1nent, attendu que la passion, par sa tendance, est égo:iste et injurieuse. IMMANENCE DE LA JUSTICE 1 • " Les hommes sont nés pour etre vertueux: la Justice est une qualité qui leur est aussi propre que l'existence. ,, (MONTESQUIEU, Lettres persanes, lettre X.) " La vertu n'est point une chose qui doive nous couter; la J ustice pour autrui est une charité pour nous. ,, (lbid., XII.) " La J ustice est un rapport de .convenance qui se trouve réellement entre deux choses : ce rapport est 1 De lctJustice dans la Révolution et clans l-' Eglise, t. I, pag. 234. BibliotecaGino Bianco

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