De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

6i NOTES ET ÉCLAIHCISSEM.ENTS le crime pour lequel il était puni était par conséquent postérieur à sa création. " Mais co1nment le crime d'un seul homme a-t-il jn- ' fecté toute sa race? Comment les enfants peuvent-fls juste1nent porter la peine de la faute de leur père? Ils la portent, cette peine; c'est un fait constant, que dès lors il n'est nullement nécessaire cl'expliquer. Dieu est juste, et nous somn1es punis : voilà tout ce qu'il est jndispensable que nous sachions; le reste n'cst pour nous que de _purecit1·iosité. ,, (Notes de monseigneur GoussET, au Dict, théol.) · Telles sont les données de la thèse, et telles sont des preuves. Le point difficile, après avoir reconnu cette corruption originelle, était d'en bien poser les lin1ites et d'en déter1niner avec précision les effets. A cet égard, la théologie est loin de s'expliquer d'une manière satisfaisante. - " Si l'on nous demande, dit Bergier, en quoi consiste formellement la tacbe du péché originel,- comment et par quelle voie elle se communique à notre ame, nous répondrons humblen1ent que nous n'en savons rien, parce que, co1nme le clit saint Augustin, il est aussi difficile d'en connaitre la nature qu'il est certain qu'il existe : Hoc peccatonihil est ad prcedicand·um notius, niliil ad intelligendum secretiits. ,, Jusqu'à quel degré l'homme a-t-il été infecté? On ne le peut pas dire. Au physique le péché ne l'empeche pas de vivre pendant un certain laps de temps, de se bien porter par moments, de se reproduire; mais il est sujet aux maladies, à la vieillesse, à la misère, finale1nent conclam~é à mourir. De meme au 1noral : le péché ne nous a pas entièrement ravi l'intelligence; il y a jet~ le trouble; il ne nous a pas òté le libre arbitre, il nous BibliotecaGino Bianco

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