De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS G3 le plus tourmenté les philosophns, et qu'un très petit no1nbrc, 1nè1ne parn1i les moins religieux, sont parvenus à s'affranchir du préjugé général. " On peut àir~ que le péché originel est un fait notoirc et palpable. Tous les hommes n::t,jssent avec des inclinations dépravées, portés à tous les vices et ennemis de la vertu .. I-'eur vie sur la terre est visible1nent un ét;it de n1isère et de punitjon. Il est manifeste que l'hornme n'est point tel qui devrait otre, ni tel qu'il est sorti des mains du Créateur. "Cicéron, qui a peint si éloque1nrnent la grandeur de la naturehun1aine, ne laisse pas d'étre frappé des étonnants contrastes qu'offre cette n1err1enature, sujette à tant de 1nisères, aux maladies, aux chagrins, aux craintes, aux plus avilissantes passions; de sorte que, forcé de reconnaitre quelque chose de divin d_ansl'hornme si malheureux et si dégradé, il ne sait co111mentle cléfinir, et l'appelle une i11nen ruine. (De Republ., lib. 3.) " Voilà pourquoi, rlans Platon, Socrate rappelle à sès disciples que ceux qui ont établi les mystères, et qui ne sont point, dit-jl, à mépriser, e~1seignaient _d'après les anciens que quiconque 1neurt sans etre purifié, reste aux enfers plongé dans ]a boue; et qne celui qui a été purifié l1abite avec les dieux. Virgile reproduit cette doctrine au vie livre de l'Énéide. " Tous les anciens théologiens et les poètes disaient, au rapport de Philolaiis le pythagoricien, que l'an1e était enseveliedans le C011JS comrnedans le tombeau, en punition de quelque péché. C'était aussi la doctrine des orphiques; et comrne en 111ernetemps on rec(?nnaissait que l'homme était sorti bon des mains de Dieu, et qu'il avait d'abord vécu dans un état de pureté et d'innocence, le BibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==