De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

16 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS force de proclamer la 1norale humaine en éli1ninant la morale révélée. En elle-meme, la séparation du-temporel et du spirituel serait la mort de la société, com1ne la séparation de l'ame et du corps est la mort de l'individu ... Mais ici,. comme en tout, devaient se retrouver le chaos intellectuel et l'empirisme anachronique qui dis- . tinguent le second empire. Lorsque Napoléon rcr décréta la réunion des États de l'Église à la France, il affectait, comme chacun _sait, la monarchie universelle. Le pape, en deven~nt primat des Gaules, ne cessait pas du moins d'etre le chef du monde catholique; la conquete pouvait aider au retour des populations protestantes. L'Église se trouvait reportée aux temps, pour ainsi dire réunis, de Constantin et de Charlemagne. A ne juger_le nouvel établissement que du point de vue chrétien, on pouvait dire qu'ìl y avait compensation. Puis, Napoléon rer, législateur et codificateur, poursui-. vant l'oouvre de la Constituante, de la Législative et de la Convention, venait de jeter les fondements du nouvel ,,. ordre moral. Si l'Eglise était abaissée, le spirituel révolutionnaire s'élevait d'autant. Il y avait de la suite, de la logique, ~n plan, dans les actes du premier empereur. En est-il de meme de Napoléon III? Isolé en Europe après ses victoires, débordé par la Révolution, sans idée comme sans idéal, il se réconcilie, on ne sait pourquoi, avec l'Angleterre, qu'il menaçait la veille, on ne sait pas davantage pourquoi; il capte la faveur du libé:-alisme bureaucrate, en faisant un traité de libre échange, non selon la solidarité française et au point de vue des intérets français, mais d'après la théorie anarchique de M. Cobden et dans le sens de la supréBiblioteca Gino Bianco

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