De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 17 matie industrielle de l'Angleterre; enfin il sacrifie purement et simplen1ent, sans profit et s-ans gloire, au détriment de l'influence nationale, et contre une tradition de quinze siècles, la souveraineté du saint-père. A ce coup de théatre, l'Angleterre applaudit, les journaux du saint-simonisme battent des mains, proclament Napoléon III le souverain le plus libéral du siècle, plus avancé que la Révolution, plus catholique que le pape. Pour nous, si nous pouvions nous réjouir dans cet effroyable gachis, ce serait sans dou.tede voir nos ennemis se dévorer les uns les autres, et nous abréger la besogne. Mais, devant les circulaires dévotes du gouvernement impérial et les rigueurs déployées contre la liberté, devant ce trafic des intérets nationaux déclarés méprisables, tantot à propos d'une expédition inachevée et sans fruit, tantot à propos d'une entente auparavant dédaignée et qu'il s'agit de rétablir, il nous est impossible de ne pas voir que l'on travajlle, au profit exclusif .du despotisme, à dégager le pays de toute idée comme de toute foi; que l'esprit de la Révolution est plus que jamais odieux, et que le seul principe que l'on suive, dut-il en couter à la nation, avec sa pensée, son travail et son capital, est le bon plaisir. Au surplus, rien n'est fait, disait Napoléon Icr, tant qu'il reste quelque choseà faire. Le pape n'a perdu que la moitié de ses États : Napoléon III, par une de ces volte-face qui lui sont familières, peut très bien quelque jour le réintégrer. Il est dans la nature et dans la situation de ce pouvoir de tout commencer et de tout laisser, de défaire et de refaire, de n'etre fidèle à aucune idée, pas seulement à la sienne. Dégouté des Italiens, comme des Turcs, qui sait si Napoléon III ne se T I 0 . . .. Biblioteca Gino Bianco

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