De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 161 . - tice, etc, t. I, Programme de philosophie populaire, et ~reÉtude, chap. 1er, Définitions.) Mais l'Humanité, réfléchissante et libre, ne connaìt pas d'abord sa loi en-_ tière, ou pour mieux dire, elle ne sait pas en faire avec · certitude l'application; il faut pour cela qu'elle ·raisonne,,,qu'elle cherche, qu'elle essaie, qù'elle aille d'hypothèse en hypothèse, à mesure que le mal-etr.e lui révèle ses erreurs. De là ses impatiences et ses colères ; mais de là aussi le progrès des lois et des mmurs, résultant du va-et-vient des révolutions. Or, parmi les erreurs qui corrompent la notion du droit, et qui rendent instable la condition du citoyen et de l'État, la plus invétérée et la plus opiniatre est celle de l'inégalité des fo:rtunes. L'effet de cette erreur, nous l'avons dé1nontré, est de placer l'État dans une situation contradictoire, qui le fait aller sans cesse d'un extreme à l'autre : l'antinomie des gouvernements, l'antagonisme des peuples, l'opposition des formes politiques, relevé·savec tant de soin par M. Ferrari et qui forment les dix-neuf vingtièmes de son ouvrage, n.,ont pas d'autre cause, pas d'autre sens. Il n'y a point là, comme il le croit, de nature mystérieuse, agissant à tort età travers pour une fin inconnue; c'est l'Humanité meme · qui, par esprit de Justice, se révolte coutre ses propres créations, et _qui amène ces remanjements interminables, qui, toujours gouvernés par la raison ·d'État, parce que la contradiction de l'inégalité n'est pas sortie de la pensée, aboutissent invariablement à de nouvelles catastropbes. C'est au surplus, c~ que M. Ferrari dit lui-meme, quand il se fait cette objection et cette réponse : " Puisque la nature est si cruelle dans son travail hisT. I. 14 Biblioteca Gino Bianco ..

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