De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

160 NOTES ET ÉCLAJllCISSEl\lENTS raine de l'etre; elle lui est immanente et adéquate; elle forme· son essence; elle est inséparable de lui; c'est par elle qu'il prend figure et caractère, qu'il joue un r6le .dans la création; qu'il se rend accessible à l'entendernent; enfin qu'il entre dans la réalité, et devient positivement quelque chose. Il implique contradiction que l'etre, la nature, et tout ce qu'on voudra, se pose avant sa loi ou sans sa loi; qu'il agisse en dehors d'elle, voire meme contre elle; qu'on le conçoive indifférent à elle, et pouvant à l'occasion la sacrifier au~ nécessités de sa propre existence. Le jait et l'idée sont réellement inséparables, le premier aperçu par les sens, la seconde saisie par l'entendement. Or, la Justice est la loi fondamentale de l'Univers; elle a son incarnation dans la conscience. I1nmanente à l'humanité, c'est par elle que l'Humanité se produit et se développe; par elle que l'Humanité se constitue, se renouvelle, se répare; c'est pour la définir par la parole, pour la réaliser dans ses institutions, que l'hon1me va d'hypothès~ en hypothèse et que l'État oscille de révolution en révolution; en sorte que l'histoire n'est elle-meme qu'une exposition de la loi morale, un dran1e judiciaire. Il est faux de dire, avec M. Ferrari, qu'une nature, qui n'est autre que l'Humanité meme, " indifférente à Dieu et. à Satan, pose, en premier lieu, les ': liberté, les servitudes, les guerres, les révolutions, " dispense les caractères et les énergies, et qu 'après le " dra1ne des forces arri ve celui des principes. ,, Le principe, l'idée, la loi, sont donnés en meme. ten1ps que l'etre lui-meme; l'esprit en meme temps que la matière,-- la Justice en meme temps que la liberté, la force et le caractère en meme temps que l'homme. (Voir De la JusBiblioteca Gino Bianco

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