De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAJRCISSEMENTS fois triviale vérité. Telle est la philosopl1ie, j'ai presque dit la poé~ie de l'histoire de M. Ferrari. Ainsi cet historien de la raison d'État ne sort pas de la voie battue : sauf la manière dont il en conçoit la cause première, il est avec Bossuet, Macbiavel, Aristote; il affirme, en politique et en histoire, la perpétuité et l'invincibilité de la raison d'État, conséquemn1ent sa supériorité sur la J usti ce; il est forcé de distinguer avec 1\tI. Guizot, dans l'homme d'État, une grànde et une peti te morale!. .. M. Ferrari y a-t-il réfl , h.? ~ ec.1. Du reste, comme M. Ferrari a ses devanciers dans l'histoire, il a ses analogues dans l'économie politique. Ce point mérite que nous nous y arretions un instant. De meme que les économistes de l' école officielle rattachent les phénomènes économiques à une nature variable, mais incoercible, qui ne se laisse dompter par aucune loi, et contre laquelle toute règle de droit deviendrait à l'instant meme du non-droit (voy. ci-dessus pag. 131); de meme, selon M. Ferrari, les révolutions des empires sont clues à une nature antérieure et supérieure au droit et indifférente à la morale. Ce n'est que postérieurement que nait en nous l'idée de Justice, principe de sociabilité, et jusqu'à certain point d'atténuation des outrages de la Nature, mais qui ne saurait aller jusqu'à régir, et, en un sens, à créer cette nature meme. Lorsque nous, ho1nmes tout à la fois de révolution et de r_éforme, nous demandons qu'on établisse le droit dans l'économie, et qu'on affranchisse du hasard et de l'immoralité le monde mercantile, les économistes nous répondent : qu'il n'y a pas de droit économìque; que Biblioteca Gino Bianco

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