De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAlHCf~SEMENTS ' monde du droit, et antérieurement au droit, M. Ferrari proclame, il le dit ailleurs, le monde de la FORCE. A l'exemple de ses compatriotes Vico et Machiavel, à l'exemple de Bossuet et d'Aristote, du christianisme et du polythéisme, il débute, dans la genèse de l'histoire, en posant, comme premier chainon des évolutions de l'Humanité, tout ce qu'il y a de 1noins philosophique, un fait divin. Une puissance supérieure, inaccessible à l'observation età l'analyse, mène le monde : appelez-la -JJestin,Proviàence, Nature, Lo_iàes spkè~es, ou Force pure, le nom n'y fait rien. Cette puissance, absolue comme l'Absolu, exerce sur l'Humanité une action souveraine, qui tient du miracle, et avec. laquelle on ne discute pas. Il faut qu'il en soit ainsi, observe l'historien de la raison d'État, puisque les phénomènes qui composent notre histoire, considérés dans leur ensemble et dàns leur détail, sont ce qu'il y a de plus subit, de plus i1nprévu, de plus contradictoire, de plus affranchi des considérations humaines de bien et de mal, de juste et d'injuste, de mérite et de démérite, de vérité et de mensonge, d'idéalité et de misère. Et, comme tous les mystiques, dont la philosophie consiste à nier toute espèce de philqsophème, M. Ferrari s'applique à démontrer, par un ~mmense appareil de faits, que rien autre chose que cette Nature, à la fois toutepuissante et indifférente, ne peut rendre raison de l'his- , toire, ce qui revie'"nt à dire qu'en principe les faits de l'histoirè ne sont explica"bles qu'à la ·conclition d'etre inexplicables. Conclure le surnaturel de l'incompris, faire· intervenir les dieux pour dénouer le drame hu::-- main, fut de tout temps le procédé des poètes, à qui le ·miracle semble toujours plus beau que la simple et par .. BibliotecaGino Bianco

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