De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET l~CLAlRCl~SE~lENTS une sorte de préparation au règne du droit pur., qui cornmence le jour où l'antique préjngé, qui soutenait seul la raison d'État, s'évanouit devant la science. Dans le second cas, le mond·e est livré à une agitation incoercible, sans but assignable comme sans remèçle. Sur le principe mème de la raison d'État, M. Ferrari :p.es'explique pas. Il ne va pas si loin que Machiavel et Aristote, qui la voyaient naitre, cette raison d'État, ·ae l'inégalité des fortunes. Sur ce point, notre auteur bat , en retraite, et se borne à considérer la raison d'Etat comme l'expression d'une nature occulte, inéluctable, antérieure et supérieure à tonte idée de Justice, contre laquelle par conséquent tout ce que l'on entreprendrait au nom du Droit, serait au fond contre le Droit. " Ce n'est pas, <lit-il, la Justice qui fonde les " royaumes, ni la vertu qui distribue les couronnes ; le " crime peut présider à l'origine des empires, l'impos- " ture crée parf ois de vastes religions, et une évidente " iniquité fait souvent paraitre et disparaitre les États, " comn1e si le mal était aussi nécessaire que le bien. " Une NATURE indifférente à Dieu et à Satan explique " seule les libertés , les servitudes, les partis , les " guerres, les révolutions, les sectes qui les enfantent " et celles qui les résolve1:1t;seule elle dispense les ca- " ractères, les passions, l'énergie, toutes les forces qui " enchainent la fortune à la suite d·eses élus. Le drame · " des principes n'arrive qu'après ., comme une muvre " fictive, capricieuse et changeante. ,, En deux mots, le point de départ de la philosophie de M. Ferrari est un mystère, qu'il ne cherche pas -à expliquer. Au dessus et en dehors du 111ondede l'idée, et antérieur.emeut à l'idée; au <lessus et en dehors dli BibliotecaGino Bianco ..

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==