De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

1.:$4 NOTES ET ÉCLA1RCJSSEMENTS que leurs portières. Nous crions contre la servitude de la pres$e, et nous avons mille fois raison: mais, parmi les directeurs de l'opinion que le régime impériai a laissés vivre, combien y en a-t--il qui 1,oient dignes de tenir une plume? M. Ferrari, dont les opinions, en ce qui touche la philosophie de l'histoire, ne sont qu'à moitié les nòtres, nous dira si nous avons saisi sa véritablB pensée. No1:1s ne connaissons.pas, parmi les écrivains contemporains, d'homme plus hardi de conception, plus révolutionnaire d'allures, plus dévoué à la liberté et au droit que M. Ferrari; il est peu d'écrits dont la lecture nous ait autant pro:fité que les siens, et nous n'avons jamais épro~vé d'affection plus franche que la sienne. Comment serions - nous embarrassé pour lui dire, toute amitié sauve, notre opinion sur u:µlivre dont plusieurs passages s'adressent évide1nment à nous, et que _nous pourrions me1ne considérer comme ayant été f0iit, en grande partie, en vue du notre? M. Ferrari a vu, comme nous, que le fait capital de la politique et de l'histoire est l'instabilité des États. Comme nous aussi, il assigne pour cause immédiate de cette instabilité la rai8ond'.F)ta.t. Mais là s'.arrete notre accord. Qu'est-ce qui motive la raison d'État? D'où vient-elle? Qu'exprime-t-elle? Que veut-elle? Est-elle, comme nous le soutenons, le résultat d'une fausse hy- . pothèse qui, mettant l'État en contradiction avec luimeme, détern1ine à pt·iori sa chute ; ou bien, comme le veut M. :F 1errari, a-t-elle son· principe dans une néces--- sité naturelle, invincible, supérieure à la liberté et à la J ustice? Toute _la question est là. Dans le premier cas, le règne de l_a raison d'État est purement transitoire, Biblioteca Gino Bianco

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