De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 145 justesse, il importe dè ne pas perdre de vue qu'elle implique rt suppose, com1ne condition préalable, la ba]ance des produits, services et salaires, le remboursement de la dette, l'organisation du crédit et de l'hypothèque, le rachat des chemins de fer, des canaux, des mines, la réduction des gros traitements, l'institutiou des sociétés ouvrières. Dans l'état actuel, où le commerce, l'agriculture et !'industrie sont livrés tout à la fois à la concurrence anarchique et à l'exploitation privée, où le monopole et le pri vilége sont d'institution politique, où la noblesse refleurit, il est clai1~que l'affectation exclusive de la rente foncière à l'impot serait 1n1que. Les propriétaires vivant de leurs fermages ne sont pas aujourd'hui la classe la plus avantagée : il existe en dehors de ce cadre une foule de capitalistes, rentiers , de l'Etat, banquiers, actionnaires de compagnies, preteurs sur gage et hypothèque, spéculateurs, entrepreneurs, concessionnaires, de hauts fonctionnaires, qu'il faudrait également faire payer, et que le fisc atteint difficilement. Le privilége appelle le privilége, abyssus abyssum invocat; et c'est la multitude travaiilleuse qui en dernière analyse paie pour tout le monde. A moins d'une révolution, il ne se peut autrement. MOR.AL-RESTRAINT 1 J e reçus un jour, à Paris, la visite d'un pauvre cliable, à la recherche, camme tant d'autres, d'un peu de 1 De la Justù·e dans la Hévolution et dans l' Eglise, 1. I, pag. 356-363. Biblioteca Gino Bianco

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