De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIHCISSEMENTS 11 l je me bornerai à une si1nple protostation, et ne vous forai pas la guerre! ... U'est ainsi qu'uno nation qui a perdu le respect <l'olle-me1ne d8vient pour les autres un objet de risée; c'est ainsi qu'après la dissolution morale, nrrive la <lécadence politique. N apoléon III, disent lcs badauds, pourra au n1oins se flatter de ]aisser après lui la France agrc111die. Oui, et plus isolée, et mieux cernée, et en pleine clécomposition. Qu'est-ce qu'une adjonction de tcrritoire, quand la vie morale n'y est plus? -- Maras1110 dans la nation, hypcrtro phie dans l'État. IX. MYSTIFICATION FINALE. -M. de Lamartine a dit: " Louis-Napoléon est honnete hornrne; je le connais. je " réponds de lui. ,, - M. de Lamartine est bien bon : est-ce qu'on doute jamais de l'honneteté d'un chef (fÉtat '? Est- ce qu'un empcreur peut n \~tre pas honnete ho1nme? Otez à Napol6on III sa 1noralité intrinsèquc, sa probité hors de discussion, ses i<lées chevaleresques, sa bonne foi candide, que sera-ce de lui, grand Dieu ! avec le pouvoir discrétionnaire qu'il po8sòde? Et que 8era-ce de nous ? Pour n1oi, je vais vlus loin que M. de La111nrtìne, et je crois etrc dans la stricte vérité : Il y a deux homn1es en Napoléon III, une visti1ne et un 1n3irtyr. · Napoléon III est la victin1e, ou pour mieux dire le Louc émissaire de notro apostasie : c'est ce qui lui a valu sa candidature de 1848, et qui a fait réussir son coup d'État. Sur ce point, je n'ai rien à ajouter aux considérations qui précòdent. N apoléon III est le rnartyr dc l 'I déenapoléonienne, idée qu 'il porte dans son cceur comme le fidèle après la communion porte Jésus-Uhrist; BibliotecaGino Bianco

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