De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

112 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS idée qui lui a fait faire ses deux entreprises de Strasbourg et de B0ulogne; idée, enfin, qu'il représente seul et qui n'aurait plus, en France, le n1oindre cours, s'il n'était"là, de sa personne, avec un budget de 1,800 millions et 600,000 soldats, pour la soutenir. Or, en tant qu'il représente l'idée napoléonienne, Napoléon III est en contradiction perpétuelle avec l'idée conservatrice, qui l'a pris pour son sauveur : c'est ce qui explique comment ses 1ninistres, ses conseillers, ses généraux, ses secrétaires, tout son entourage, est occupé sans cesse à le_retenir, à réparer ses erreurs, à pallier ses 1néprises, à dissin1uler ses écarts, à interpréter ses anachronisn1es.-Le plus grand embarras du gouvernement impérial, c'est la prérogative impériale. Jusqu'à présent l'empire a vécu de la prudence conservatrice, ·faisant contre-poids à l'idée napoléonienne, et rien ne prouve que· le génie de l'individu doive l'emporter encore de sitot sur la force de la situation. Déjà,. pendant sa présidence, Louis Napoléon avait manifesté le désaccord profond qui existe entre son lDÉE, et la politique nécessaire, obligée, de son gouvernement. On se souYient de la lettre à Edgar Ney, qui donna tant d'ennui à IVI.OJilon Barrot ; de ces harangues excentriques, de ces revues fantastiques, de ces messages à la phraséologie parfois si drole. Les ministres avaient assez à faire, dans le parlement~ de répondre aux interpellations. L'empereur n'a rien perdu de l' originalité du président : aussi la tache de ses racco1n1nodeurs s'est-elle singulièrement aggravée. L'idée napoléonienne menace l'Angleterre : aussitot ---- M. de Persigny de racco1nmoder l'alliance anglaise. Que n'a-t-il pas fait, cet excellent M. de Persigny, BibliotecaGino Bianco

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