Il piccolo Hans - anno XVI - n. 62 - estate 1989

O bords siciliens d'un ca,lme marécage Qu'à l'envi des soleils ma vanité saccage, 25 Tacites sous les fleurs d'étincelles, CONTEZ «Que je coupais ici les creux roseaux domptés «Par le talent; quand, sur l'or glauqu� de lointaines « Verdures dédiant leur vigne à des fontaines, «Ondoie une blancheur animale au repos: 30 «Et qu'au prélude lent où naissent les pipeaux, «Ce vol de cygnes, non! de nai"ades se sauve «Ou plonge... » Inerte, tout bn'.ìle dans l'heure fauve Sans marquer par quel art ensemble détala Trop d'hymen souhaité de qui cherche le la: 35 Alors m'éveillerai-je à la ferveur première, Droit et seul, sous un flot antique de lumière, Lys! et l'un de vous tous pour l'ingénuité. Autre que ce doux rien par leur lèvre ébruité, Le baiser, qui tout bas des perfides assure, 40 Mon sein, vierge de preuve, atteste une morsure Mystérieuse, due à quelque auguste dent; Mais, bast! arcane tel élut pour confident Le jonc vaste et jumeau dont sous l'azur on joue: Qui, détournant à soi le trouble de la joue 45 Reve, dans un solo long, que nous amusions La beauté d'alentour par des confusions Fausses entre elle-meme et notre chant crédule; Et de faire aussi haut que l'amour se module Evanouir du songe ordinaire de dos 50 Ou de flanc pur suivis avec mes regards clos, Une sonore, vaine et monotone ligne. Tàche clone, instrument des fuites, ò maligne Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m'attends! Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps 55 Des déesses; et par d'idolàtres peintures, A leur ombre enlever encore des ceintures: Ainsi, quand des raisins j'ai sucé la clarté, Pour bannir un regret par ma feinte écarté, Rieur, j'élève au ciel d'été la grappe vide 60 Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide D'ivresse, jusqu'au soir je regarde au travers. 175

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