O nymphes, regonflons des souvENIRS divers. «Mon oeil, trouant les joncs, dardait chaque encolure «Immortelle, qui noie en l'onde sa brnlure 65 «Avec un cri de rage au ciel de la forét; «Et le splendide bain de cheveux disparaft «Dans les clartés et les frissons, éì pierreries! «J'accours; quand, à mes pieds, s'entrejoignent (meurtries «De la langueur goùtée à ce mal d'étre deux) 10 «Des dormeuses parmi leurs seuls bras hasardeux; «le les ravis, sans les désenlacer, et vole «A ce massi(, haf par l'ombrage frivole, «De roses tarissant tout parfum au solei/, «Où notre ébat au jour consumé soit pareil.» 75 Je t'adore, courroux des vierges, ò délice Farouche du sacré fardeau nu qui se glisse Pour fuir ma lèvre en feu buvant, comme un éclair Tressaille! la frayeur secrète de la chair: Des pieds de l'inhumaine au coeur de la timide 80 Que délaisse à la fois une innocence, humide De larmes folles ou de moins tristes vapeurs. «Mon crime, c'est d'avoir, gai de vaincre ces peurs «Traitresses, divisé la touffe échevelée «De baisers que les dieux gardaient si bien mélée; 85 «Car, à peine j'allais cacher un rire ardent «Sous les replis heureux d'une seule (gardant «Par un doigt simple, afin que sa candeur de piume «Se teignit à l'émoi de sa soeur qui s'allume, «La petite nafve et ne rougissant pas:) 90 «Que de mes bras, défaits par de vagues trépas, «Cette praie, à jamais ingrate se délivre «Sans pitié du sanglot dont j'étais encor ivre. » Tant pis! vers le bonheur d'autres m'entraineront Par leur tresse nouée aux cornes de mon front: 95 Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mure, Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure; Et notre sang, épris de qui le va saisir, Coule pour tout l'essaim éternel du désir. A l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte 100 Une fete s'exalte en la feuillée éteinte: Etna! c'est parmi toi visité de Vénus Sur ta lave posant ses talons ingénus, Quand tonne un somme triste ou s'épuise la fiamme. Je tiens la reine! 176
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