Gaetano Salvemini - La politica estera italiana dal 1871 al 1915

\ La politica estera dell'Italia dal 1871 al 1915 voir aboutir à la consolidation d'une république sachant maintenir les éléments dan– géreux de la reaction et de l'ultramontanisme. Quant au second point, le prince prenait à partie le pape, en laissant délicatement entendre que l'influence du Vatican s'exerçait, peut-etre, dans une trop grande mesure en Italie. Monsieur Crispi s'est appliqué à combattre cette supposition. Rélativement aux affaires orientales, monsieur de Bismarck a rappelé quelle était la position de l'Allemagne. Le comble de ses désirs a été atteint et peut-etre meme depassé dans ses guerres. Elle ne convoite aucun nouveau territoire, et surtout il lui répugnerait au plus haut degré d'obtenir un accrotssement de sa population catholique. Vu l'étendue considérable des frontières de !'Empire entouré de Puissances de premier ordre, il lui im– porte avant tout de suivre une politique pacifique et de bon voisinage, et pourtant d'eviter tout ce qui pourrait compromettre ces rapports. Il attache entre autres un prix tout particulier à ses relations avec la Russie, et ses efforts tendent à conserver l'amitié entre cette Puissance et l'Autriche. C'est à ce point de vue qu'il s'emploie à che qu'il ne surgisse entre Elles aucun froissement dans la question d'Orient, question qui, du reste, ne touche que fort indirectement l'Allemagne. Monsieur Crispi a fait observer que l'Italie aussi ne negligeait rien pour vivre en bon termes aver ses voisins. Il ne lui est cependant pas rendu entière justice par l'Au– triche-Hongrie, qui meconnatt ses intentions. Ou nous attribue des velleités de conquete, tandis que nous ne visons qu'au maintien du statu quo territorial nommément en Turquie. Si, par exemple, le Cabinet de Vienne se préparait à une occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine, nous ne saurions voir d'un oeil indifférent une combinaison, qui modifierait gravement à notre désavantage et sans compensation les conditions d'équilibre vers l'A– driatique. C'est dans le but de prévenir une semblable combinaison, que notre gouverne– ment a invoqué les bons offices du Cabinet de Berlin, et c'est probablement là le motif du mauvais vouloir qu'on nous témoigne à Vienne. Néanmoins nous serions heureux si le prince de Bismarck réussissait à ramener le comte Andrassy à des appréciations plus équita– bles sur notre compte. Le prince de Bismarck se montrait disposé, lors meme que monsieur Crispi n'en eut pas fait directément la demande, à accepter la tache d'adoucir le sentiment de mau– vaise humeur qui lui était signalé; mais, ajoutait-il, il éviterait de parler de la Bosnie et de l'Herzégovine. D'ailleurs la marche des opérations militaires dans la Péninsule des Balkans conseille à l'Autriche une attitude expectante, et par conséquent la question qui nous tient à coeur est réléguée à l'arrière-plan. Pourquoi ne songeriez-vous pas à l'Albanie? Votre Excellence se souvient que la meme interrogation m'a été aussi faite. Monsieur Crispi a su repondre avec beaucoup de tact en demontrant que nos in– térets ne séraient pour autant nullement sauvegardés, et que si les événements devaient s'acheminer à un partage de la Turquie, une rectification de frontières englobant non pas Trieste, mais le Trentin, satisferait mieux nos convenances, dans le cas où chaque Puis– sance se croirait en mesure de faire valoir ses propres intérets; mais ce que nous voulons, c'est avant tout la paix, et nous ne tirerons certainement pas l'épée pour la revendication du Tyrol italien. Il m'a paru intéressant de référer les. details marquants de cette conversation, en attendant que monsieur le chevalier Crispi en écrive lui-meme mieux que je ne sau– ·rais le faire. Il a été à meme de constater que le chancelier s'est exprimé très-amicalement pour l'Italie. On doit savoir gré à Son Excellence d'avoir su se ménager cette entrevue surtout à la veille. de la rencontre de Son Altesse avec le comte Andrassy. Je ne doute pas que l'excellente impression remportée par le prince après la visite du 17, aura eu un contre-coup favorable dans sa rencontre du lendemain avec le mi– nistre des Affaires étrangères d'Autriche-Hongrie. Monsieur Crispi, pour n'avoir pas meme l'apparence d'exercer en quelque sorte un controle, partait directement de Gastein (en ne faisant que traverser Salzburg) pour Munich, d'où, après un court arret, il est retourné à Berlin. Jusqu'içi aucun journal n'a ébruité ces allées et venues. Et cependant plusieur dé– putés du Landtag et du Reichstag étaient aux aguets, car il leur tarde de témoigner de leur sympathie pour le président de la Chambre italienne. 281 BibliotecaGino Bianco

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