Gaetano Salvemini - La politica estera italiana dal 1871 al 1915

Parte terza nessun genere. Scrivendo che si era rimasti, Crispi, tentava far sorgere un equivoco grossolano. Nel 1892, Crispi scriveva a Luigi Chiala: "Non sussiste che io abbia trattato col principe di Bismarck di un'alleanza contro la Francia; al con– trario, consentendo al desiderio di Leone Gambetta, parlai del disarmo. " 19 Invece, dagli stessi appunti delle conversazioni con Bismarck, rielaborati da Crispi nel 1886, risulta che nel colloquio del 17 settembre 18?7, Crispi ac– cettò da Bismarck la offerta di un "trattato di alleanza per il caso che la Francia ci attacchi"; e nel colloquio del 24 settembre, accettò addirittura una "alleanza difensiva e offensiva." Il mendacio del 1892 è evidente. La sostituzione di Fiume a Trieste andrebbe ad aumentare la serie delle mistificazioni apologetiche, a cui debbono spesso ricorrere gli uomini politici per far credere alla propria impeccabilità. APPENDICE A. - Rapporti dell'ambasciatore italiano a Berlino, CoNTE DE LAUNAY, al ministro ita– liano degli Affari esteri, MELEGARI, sulla missione C1-ispi.'1'' r. Berlin, 20 septembre 1877. Son Excellence Monsieur le Chevalier Crispi, dont la dépeche ministérielle m'an– nonçait le voyage d'agrément à l'étranger, est arrivé ici le 14, et je me suis empressé de le mettre en rapport avec les hauts fonctionnaires auprès desquels il tenait à sonder le terrain sur une question de législation internationale. J'avais eu soin de prévenir le secrétaire d'Etat de la visite de Son Excellence. Il lui a fait le meilleur accueil et s'est chargé de télégraphier aussitot au Chancelier tous les regrets de Monsieur Crispi s'il devait quitter l'Allemagne sans s'aboucher avec son Al– tesse. Peu après un télégramme du prince de Bismarck faisait savoir que du moment où il s'agissait du président de notre Chambre des Députés, il était pret, lors meme qu'il se trouve en congé, à admettre une exception. Son Altesse lui laissait le choix ou de venir à Gastein, ou d'attendre son prochain passage à Berlin. Monsieur Crispi se dédica pour la première alternative, estimant avec raison que mieux valait faire acte de présence avant qu'aprés l'entrevue de Salzburg. Il partait clone dès le 15 au soir et le surlendomain il était au rendez-vous. J'avais eu soin de l'avertir que son interlocuteur aimait à tenir le dé de la con.: versation, à la diriger à son gré. C'est par quelques phrases placées à propos qu'on par– vient à l'amener, ou à le ramener sur les points, où il importe de chercher à pénétrer ses vues. Je m'étais appliqué aussi à indiquer dans quel courant d'idées se mouvait la poli– tique étrangère dans ce pays, pour autant au moins qu'il m'a été permis d'en porter un jugement basé sur ma propre impression. Tout m'induisait à croire que le. langage du chancelier de l'empire ne serait que la paraphrase de celui qui m'avait été tenu par lui– meme, ou, en son nom, par le secrétaire d'Etat. En effet, d'après le récit de monsieur Crispi, les deux q~estions qui préoccupent le plus le prince de Bismarck, ce sont la France et les agissements du Vatican. 280 Sur le premier point il convient d'attendre le résultat des élections, qu'on voudrait 19 CHIALA, Pagine di storia contemporanea, II, prefazione. 20 Estratti dal carteggio Corti. BibliotecaGino Bianco

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