Gaetano Salvemini - La politica estera italiana dal 1871 al 1915

Parte terza Je me réserve dans un raypport d'une autre Série d'écrire à Votre Excellence sur le dispositions recontrés par S. E. monsieur Crispi rélativement à ce qui concerne le contenu de la dépeche commerciale. Je me borne à mentionner que le prince de Bismarck à accueilli l'idée d'une manière plutot favorable. En se pretant à réaliser cette idée, disait-il, ce serait de la part de l'Allemagne une manifestation de bon vouloir à l'égard de l'Italie, et par conséquent un motif de plus à l'appui. Il. Berlin, 27 septembre 1877. Le prince de Bismarck, arrivé ici le 22, est reparti le 24 pour se terres dans le Lauenburg. La veille, il confiait à M. Crispi ·d'avoir parlé au comte Andrassy de notre desir de vivre dans les meilleurs termes avec l'Autriche-Hongrie, en ne lui cachant pas que le Cabinet de Rome tenait à ce qu'il ne fut pas touché à la province de Bosnie. Le chancelier ne disait pas quelle avait été la réponse des son interlocuteur. Mais le fait en lui meme que le comte Andrassy a entendu ce langage de la part de S. A., a une signification importante; et le Cabinet de Vienne y pensera à deux fois si la tentation le reprenait de s'annexer des territoires vers la Turquie d'Europe. Au reste, ajoutait le chancelier, si d'un coté l'Allemagne attache un grand prix à ne pas susciter des embarras à une Autriche arnie de l'Allernagne, d'une autre coté les circonstances actuelles ne sont pas telles qu'à Vienne l'on puisse songer à sortir d'une attitude expectante. Je souligne à dessein les mots arnie de l'Allernagne, car Son Altesse a laissé en– tendre a M. Crispi qu'ici on a le yeaux ouverts sur les dangers que pourraient offrir en Autriche, camme en France, les tendances ultramontaines. Son Altesse signalait entre autres le fait que le Cabinet de Vienne usait en ce moment de certaines coquetteries en– vers la nobles polonais; or l'Allemagne ne saurais permettre le retablissement d'une Po– logne, qui ne tarderait pas à devenir l'alliée de la France. Le jour, où le comte Andrassy quitterait le pouvoir, le vent tournerait, et il faudrait aviser. Heureusement que cette even– tualité n'est nullement en perspective. Cette observation du prince a sa valeur, en ce sens que, tout en se montrant très-bienviellant pour le gouvernement, dont le ministra des Af– faires étrangères lui inspire personnellement confiance, il se rend parfaitement compte des périls que présenterait un changement d'administration. Dans cette prévision il s'appli– que à ménager la Russie et à conserver également l'amitié de l'Italie. C'est peut-etre cette considération qui l'a induit à indiquer au comte Andrassy quel était notre point de vue au sujet du vitayet de Bosnie, lors meme que 24 heures avant Son Altesse déclinait nette– ment d'en parler au ministre austro-hongrois. Monsieur Crispi fera lui-meme avec tout le développement nécessaire son rapport sur les deux entretiens avec le chancelier de !'empire. Je n'en ai signalé que les traits les plus saillants. Monsieur Crispi serait lui aussi d'avis qu'il conviendrait de s'expliquer loyalement et directement à Vienne. J'ai émis l'avis que cette explication devait avoir lieu par l'entremise de notre ambassadeur à Vienne. Je trouvais inopportun qu'il allait-lui-meme dans les conjonctures actuelles, et j'ai fait de mon mieux pour l'en dissuader. Au reste, vu la pro– chaine ouverture de nos Chambres, c'est-à peine s'il en aurait le temps. III. Berlin, 2 novembre 1877. J'ai eu hier, avec mon collègue d' Autriche, un entretien dont je crois utile rendre compte à V. E. Il me disait savoir que le langage tenu a Pest, par le Présidcnt de notre Chambre des Députés, avait produit une bonne impression. M. Crispi avait donné l'assurance que le gouvernement du roi ne poursuivait aucun but d'agrandissement territorial aux dépens de l'Autriche, et qu'il ne fallait pas prendre aux sérieux les déclarations des politiciens sans mandat qui prechent l'annexion du Trentino et de l'Istrie. Le comte Andrassy n'avait cependant pas caché à S. E. que l'Autr.iche-Hongrie n'admettait aucune corrélation entre 282 BibliotecaGino Bianco

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