De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

84 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS II. LA PROPRIÉTÉ sous L'ElVIPIRE. - Quand une nation abdique sa dignité, la liberté y passe, et la propriété suit de près. C'est logique : point de souveraineté sociale, point de propriété. La propriété, ne relevant'plus du droit public, n'est plus qu'une concession de l'autocrate; c'est faveur, privilége, monopole, cadeau, tout ce qu'on voudra, excepté le droit. La propriété, qui a cru se sauver par la violation de la loi" se trouve maintenant hors la loi; elle relève du bon plai- , . sir : quelle chute ! En vertu de la constitution, qui accorde à l'e1npereur le droit de faire les traités de commerce et les règlements d'utilité publique, d'autoriser les co1npagnies en commandite, etc., etc.,. le gouverne1nent impérial dispose, d'une manière on peut dire absolue, de. la fortune des citoyens. Plait-i°I à l'empereur cl'amener sur le marché national, en dépit des intérets ou des préjugés nationaux, de la solidarité nationale, les produits de l'étranger? il les y amè~e; - de concéder à une société une portion du domaine public? il la concède; - de supprimer toute une catégorie d'industries au profit <l'un grand mon<?pol~? il la supprime; - de fermer un établissement? il le ferme ; - de retirer un office, chèrement payé, et passé à l'état de propriété transmissible? il le retire; - de s'emparer d'un genre d'exploitation et d'en gratifier avec privilége ses créatures? il s'empare de ce qui lui plait, le donne à qui il lui plait, et pour dédo111magen1entaux entrepreneurs d_épossédés, il leur fait délivrer des titres d'actions. De tous ces faits, il y a des milliers d'exemples : ce sera quelque jour la partie la plus intéressante de notre histoire éc\>• no1nique. Plait-il à Sa Majesté de réserver à une corpo\: Biblioteca Gino Bianco

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