De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

68 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS désolaient l'humanité, cela tenait à quelque faute primitive. - Le Christ, ajoutaient les pé1agiens, avait eu pour mission de nous remettre dans le vrai chemin : tel était le sens de la rédemption, à laquelle 1~meme saint. Augustin donnait, selon eux, une extension tout à fait abusive. D'une corruption originelle de l'àme humaine, transmise de génération en génération, il n'était, soutenait Pélage, question nul]e part : l'antiquité ne l'avait pas meme soupçonnée, c'était un produit de l'imagination de saint Augustin, qui ·du reste n'était que l'écho des gnostiques, 1narcionistes et valentiniens, calomniateurs de la nature _etde l'humanité, enseignant la corruption de ]a chair, et soutenant, co1nme le luthérien Flavius le disait plus tard, que le mal est la substance meme de l'homme.. On peut ajouter que le système de moraie pratique des patriarches, parmi lesquels la connaissance du vrai Dieu s'était, disait-on, conservée, était tout à fait inconciliable avec le dogme du péché origine!. Bien loin que l'ho1nme fut punì dans cette vie pour un péché antérieur à sa naissance, le ma1heur, dans la période patriarcale, était à peu près inconnu. Celui qui était · frappé l'était pour une faute actuelle, publique ou secrète; la n1ort n'était un mal que lorsqu 'elle arrivait avant le temps, comme une catastrophe, et lorsque le défunt ne laissait pas de continuateur de son nom. Telle est la théorie du livre de J ob, contre laquelle on voit que l'auteur a eu précisé1nent pour but d'élever une objection, en 1nontrant le juste punì à c6té clu. pécheur triomphant. Introduisez dans le livre de J ob l'iclée du péché origine!, avec ses deux coro11aires de l'a récle1nptio11et de l'immortalité de l'an1e, et toute cette Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==