De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 67 f:iant le clergé. Tout ici forme une chaine indissoluble : la briser sur un_point, c'est introduire le schisme et l'hérésie dans l'Église, et crucifier de nouveau J ésusChrist. Reste un dernier point à éclaircir, celui de la formati on de ce dogme, que nous rapportons, comme celle du monothéisme 1neme , . exclusivement à la révéaltion chrétienne. Il est éviclent, en premier lieu, que le n1ythe antique ... cl'Adam, d'Eve, clu serpent et de la po1n1ne~dont l'analogue se retrouve dans toutes les mythologies, n'a pas la portée que ]a théologie chrétienne lui suppose. C'est ce que soutenaient dès le troisième et le quatriè1ne siècle les cathares, les montanistes et surtout les pélagiens, reprochant à saint Augustin d'outrer les sens , des Ecritures. Les premiers 1nythologues adn1ettaient, ce qui est naturel et vrai, que rhomme, composé de facultés sensitives, affectives et intellectuelles, est fragile; qu'il garde d'autant plus difficilen1ent l'équilibre qu'il a moins d'expérience de savoir et d'expérience, et que la pratique de la société a moins développé en lui la Justice. Ils en tiraient cette conséquence que le pre1nier hom1ne avait été, sous ce rapport, tel que se sont montrés après lui ses descendants; et com1ne, en toute carrière ou évolution, de meme qu'en toute entreprise, les premières erreurs sont les plus dangereuses, parce que leurinfluence embrasse tonte la s~ite, on concluait, sous forme d'apologue, que la direction de ì'humanité dans ses mrnurs n'avait pas été tout rl'aborcl la plus rationnelle, la plus savante, la plus droite, - chose que la philosophie avoue parfaitement,.- et que si, par exemple, la servitude, la guerre, la misère, la mort meme, BibliotecaGino Bianco

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