De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

• 19X NOTES ET ÉCLAIHCISSEMENTS I ments, puis par un mouven1ent général de bourse, les puissa.nces recevraient, comme le veut la tbéorie, la loi de l'opinion, et tout rentrerait bientot dans l'ordre. Nappléon III lui-meme, bon gré mal gré, emboiterait le pas. Mais, ainsi que nou_sl'avons expliqué (voy. ci-dessus, pag.178), le sys.tème des garanties politiques n'estqu'un rouage dans le vaste ensemble des sociétés. Le droit économique n'étant pas défini, l'organisation agricoleindustrielle laissée à l'arbitraire, l'État demeure insta.- .ble; aux maximes du droit public se melent cèlles de· la raison c1 'Éta t (voy. JJe la J ustice, t. I, pag. 16 et Notes et .Éclaircissements, t. I, pag. 153), qui toujours ramènent le gouvernement .à l'absolutisme. Chaque puissance, au lieu. de chercher son équilibre en elle-meme et Sft force dans son équilibre, travaille donc à s'étendre et à se rendre indépendante au dehors, en meme temps qu'à se concentrer au declans. Tout le monde cherche à augmenter son influence, à s'arrondir par des annexions : la conséquence est que, tout le monde se se1ltant n1enacé, tout le monde reste au port d'armes. Les traités de Vienne, qui seuls entretenaient une sorte de police entre les États, maintenant déchirés, l'équilibre européen est partout compromis, et la question est de savoir comn1ent il se retablira. Ce qui se passe en Italie prouve la justesse de ces réflexions. Si les Italiens avaient pu se borner à protester contre le régime intérieur auquel ils étaient soumis, et à changer le gouvernen1ent, co1nme firent les Cortès_ en 1820, comme fit la France en 1830 et en 1848, quoi qu'on pensat du principe d'insurrection et de la souveraineté populaire, il est évident qu'il n'y aurait pas eu Biblioteca Gino Bianco

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