De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS 149 système militaire est incompaLible avec la liberté de l'homme et du citoyen, avec la liberté de la commune. de la province, des départements; avec le libre controle, la libre tribune et la libre presse. Les annexions, les questions de frontières naturelles, n'existent pas pour les · républicains. Les républicains veulent la patrie cornme ils veulent la propriété, pour tout le n1onde. Or, que voyons-nous? Depuis que la Révolution est proscrite, l'état de guerre se généralise par toute l'Europe; le bourgeois, industrieux et paisible, devient l'ami du soldat et du pretre. Cet état d'hostilité se· traduit par l'abolition des traités, avec lesquels on ne peut vivre, sans lesquels on ne peut s'entendre. Voilà où nous mène la réaction à outrance : elle ne s'arretera plus; il faut qu'elle se brise . • D1ssoLUTION DES PARTIS. -Tous veulent le statu quo éconon1ique et social, à cette fin· le pouvoir ; tous se valent, aussi tous se reconnaissent. Le vieux parti jacobin-chauvin se reconnait dans son empereur, et gravite · vers les Tuileries; l'orléanisme et la légitirnité se rapprochent : tous les quatre font leur cour à l'Église, qui depuis douze ans n'a eu que l'e1nbarras du choix. Leur . ~angage n'est pas le meme, sans doute; mais, en principe, tous se déclarent fidèles à Dieu et à son Christ : à bon entencleur demi-mot. Les nuances politiques et religieuses s'effacent, en haine de la révolution économique : est-il clair qu'il n'y a plus que deux partis en Europe, le parti du capital et le parti du travail; plus que deux peuples, le peuple gras et le peuple maigre? T. I. 15 BibliotecaGino Bianco

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