De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

10 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS cette critique a été de réconcilier, jusqu'à certain point, l'esprit humain avec son ouvrage; les objections de l'ancienne critique ont été traitées de vétilles ; la religion a été jugée essentielle à l'humanité. De là, une disposition piétiste qui , sans amener une complète restauration de la foi, a rendu, pendant un temps, l'opinion des masses et des gouvernements sortis de la Révolution plus favorable aux croyances religieuses. · Actuellement la critique fait un pas de plus. La question qui l'occupe est celle de l'utilité et de l'efficacité pratique de la religion, de la légitimité de son intervention dans la morale, de la perpétuité de son action dans l'humanité. Forts des conclusions. de la Symbolique, nous soutenons que la Religion n'a de valeur aux yeux de la raison, que camme expression poétique de la société, allégorie de la justice, conception mythique de l'univers et de la destinée; et nous affirmons en con - séquence que, du jour où la philosophie se distingue de la théologie, la science de la croyance, la morale de la piété, la Religion est hors de role; elle devient pour rhomme et la société un élément nuisible, im1noral. Parmi les ouvrages appartenant à cette troisième critique et qui ont paru depuis la publication du livre JJela Justice, nous citerons : la JJémocratie, par lVI.Vr.- cherot, ouvrage déféré à la police correctionnelle par le gouvernement i111périal; la Métapkysiqueet la Science, du mème; r.Église et la Mo1~ale, · par Dom Jacobus, Bruxelles, 2 vol. in-18, ouvrage remarquable par une érudition forte et un profond senti1nent moral. ~ention- . nons encore un opuscule de M. Ferd. Eenens, le Paradi'.s terrest1·e, bien quo· l'auteur se soit laissé entrainer à-des critiques qui sont plus du xv111e que du xrxe siècle. Biblioteca Gino Bianco

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