Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

48 LE CHEMIN DU POUVOIR pour cela qu'il les extermine, mais bien qu'il fasse plier leur volonté par la supériorité de ses muscles ou de ses nerfs. L'espèce hurI?aine connaît a1;1ssides luttes de ce genre, mais moins entre individus qu'entre sociétés; elles <?nt pour objet la possession des moyens de subsistance, depuis les terrains de chasse et les pêcl~eries jusqu'aux marchés et aux coloni;:s, L'une des deux parties finit toujou_rs par exterminer l'autre ou plus fréquemment par briser ou faire plier sa volonté. Toutefois, ce n'est jamais là qu'un phénomène passager. Or, l'homme fait aussi rlier d'une façon durable la volonté d'autrui en créant des institutions qui entretiennent l'exploitation à l'état permanent. _Lesantagonismes de classes sont des antagonismes de volonté. La volonté de vivre des capitalistes est appelée à s'exercer dans des conditions qui les obligent · à faire plier la volonté des ouvriers ef à l'employer à_ leur service. Sans cet assujettissement de la volonté, il n'y aurait pas de profits capitalistes,Jes capitaJistes ne pourraient pas exist_er. D'autre part, la volonté de vivre des ouvriers les pousse à s'insurger contre la volonté des capitalistes. De là, la lutte de classes. On voit donc que la volonté est la force motrice de toute l'évolution économique. Elle en forme le point de ·départ, elle la pénètre dans chacune de ses manifestations. Il n'y a rien de plus absurde que de regarder la volonté et les relations économiques comme d·eux facteu'rs indépendants l'un de l'autre. C'est au fond cette conception fétichiste qui confond l'écoBiblioteca Gino Bianco

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