Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

LE CTTE,fl!\ DU POrYOlR prolétariat et cela dès 1846, dans son ouvrage polémique contre Proudhon, La Misère de la Philosophie. Tandis qu'il travaillait au Capital en 1860 et dans les années suivantes, il prévoyait déjà les sociétés par actions et les cartels modernes. Pendant la guerre de 1870-71, il présageait que la prépondérance dans le mouvement socialiste allait désormais passer de la France à l'Allemagne. En janvier 1873 il prédisait la crise qui commença peu de mois après. On peut en dire autant d'Engels. Même lorsqu'ils se trompaient, leur erreur récelait quelque idée juste et profonde. Qu'on se rappelle ce que nous avons dit plus haut de cette commotion politique qu'Engels attendait en 1885 pour les années suivantes. Il y a lieu justement d'en finir ici avec une légende qui menace de s'établir. Dans son livre La Quéstion ouvrière, dont la cinquième édition vient de p:iraître, le professeur berlinois, H. Herkner, écrit à propos du Congrès socialiste de Hanovre (1899): « Kautsky se laissa entraîner dans la chaleur de la lutte à traiter de véritable idiotie l'attente d'une catastrophe prochaine qui comblerait tous les vœux: il combattit cette idée beaucoup plus ardemment que Bernstein lui-même ne l'aurait fait. Si Engels, disaitii_, avait vraiment prédit pour l'année 1898 le grand chambardement, il n'aurait pas été le profond penseur qu'il fut réellement, il aurait été un tel idiot que pas une seule circonscription ne l'aurait délégué au Congrès. Engels, prétendait-il, a seulement voulu Bibliotecç:iGino Bianco

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