Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

' . 144 LE CHEMIN DU POUVOIR laire ne suit que lentement les variations des prix et seulement jusqu'à une certaine limite. Dans une baisse des prix, l'ouvrier gagne davantage _que les autres acheteurs de produits; dans. une hausse il perd davantage. Sa position sur le marché est opposée à· celle du vendeur; bie_n qu'il produise tout et ne consomme qu'une partie de ses produits, il se place au point Je vue du consommateur, non du producteur. Car èe n'est pas à lui qu'appartiennent les produits de son travail, mais à son exploiteur, le capitaliste. C'est ce dern_ier q11i apparaît sur le marché avec les produits du travàil de l'ouvrier comme producteur et vendeur de ces proçluits. L'ouvrier n'y joue que le rôle d'acheteur de moyens de subsistance. De là i'antagonisme entre l'ouvrier et les•vendeurs des moyens de ·subsistance, parmi lesquels il faut . ranger les paysans en tant que ceux-ci vendent à l'ouvrier. Non seulement dans la question des droits sur· 1es produits agricoles, mais encore à d'autres occasions, par exemple dans les tentatives pour _augfuenter le prix du lait, ce sont justement les quvriers qui font aux paysans l'opposition la plus énergique. Ceux des paysans qui occupaient des ouvriers ne furent pas moins exaspérés par le relèvement des salaires et l'amélioration des conditions du travail dans l'industrie. L'époque de la prospérité industrielle, du développement des syndicats ouvriP-rs et de leurs succès fut aussi marquée par le manque de bras daris l'agriculture. Ce n'étaient pas seulement les valets et les servantes, mais même les propres enfants du Biblidteca Gmo Bianco

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