Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

136 LE CHEMIN DU POUVOIR or, il ne sert de rien de faire dè la propagande pacifiste tant que l'on participe à cette politique. Tout partisan de la politique coloniale doit être également partisan des armements.de terre et de mer,' car il serait absurde de se fixer un but et de repousser les· - moyen$ nécessaires pour i'atteindre. Ceci soit dit pour ceux de nos amis qui s'enthousiasment pour la ' paix ·universelle et le désarmement, mais· regardent en même temps la politique coloniale comme i-ndispensable; il est vrai qu'ils veulent une politique co~ loniale éthique et socialiste. Ils s'engagent ainsi dans . la même _voie que les progressistes pr~ssiens après 1860 : politiciens bourgeois, ceux~ci redoutaient la révolution et voulaient réaliser i'unité allemande non par la révolution, mais par les victoires des Hohenzollerns; àérnocrates, ils s'efforçaient de restreindre le militarisme et refusaient autant que possible aux Hohenzollerns les ressources militairés · · indispensables pour l'accomplissement de leur œuvre. C'est leur inconséquence qui lts a perdus. Si l'on veut rendre l'impérialisme po·pulaire, il faut se décider à prendre part à la politique des armements. Si l'on veut au contraire arrêter le progrès des armements, il faut prouver à la population que la politique coloniale est inutile, voire même néfaste. Voilà quelle est, pour l'instant présent, la tâche ·1a plus urgente du prolétariat militant, voilà la politique « positive» qui doit être la sienne. Tant qu~ ces problèmes ne seront pas résolus, le prolétariat ne doit pas fonder de grandes espérances ..sur u_ne << ascension ' Biblioteca Gino Bianco

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