Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CJ!.H. VIII. - AGGllAVATIOl\" DES ANTAGO~ISlllES I 29 depuis. Si grande qu'ait été la prospé.ité, le salaire réel reste depuis plus de 10 ans inférieur à ce qu'il était alors. Voilà ce qu'on appelle l'ascension lente,' ' mais sûre de la classe ouvrière! Il n'est pas moins intéressant de constater que, dans le tourbillon le plus effréné des affaires, lorsque les capitalistes empochaient les plus gros profits, le · salaire réel de l'ouvrier ne restait pas même stationnaire, il cornmençai_t déjà à baisser. Il est vrai que de 1906 à 1907, le salaire-argent est monté de 118,5 à 122,4, c'est-à-dire de près de 4 o/o, 1nais les prix des vivres sautaient en même temps de 115,7 à 120,6, soit une augmentation de près de 5 o/o, de sorte que même à cette époque la puissance d'achat du salaire hebdomadaire baissait de , o/o. En réalité, la situation est pire encore; mais les statistiques américaines n'ont pas coutume de la présenter sous des couleurs trop pessimistes. Tout ceci fait prévoir que, la crise passée, la prospérité revenue, le prolétariat ne doit pas compter sur le retour d'une époque aussi brillante pour les syndicats que le fut la dernière. Mais, bien entendu, nous ne voulons pas dire par là que les syndicats deviendront impuissants ou inutiles. Ils resteront, pour la ma·sse du prolétariat, les plus grandes organisations, organisations sans lesquelles la classe ouvrière serait vouée irrémédiablement à la plus profonde misère. Le changement de situation ne dïminuera. en rien lenr importance, il ne fera que modifier leur stratégie. Quand ils auBiblioteca Gino Bianco

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