Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

I 10 LE CHEMIN DU POUVOIR rieurs, ouverture qui coïncidait elle-même avec la politique coloniale contempo~aine depuis 1880, de sorte que la grande masse de la bourgeoisie établit une connexité entre cette politique coloniale et l'essor économique. La bourgeoisie des grands états européens eut dès lors un nouvel idéal qu'elle commença vers 1890 à opposer au socialisme, à ce même socialisme qui dès 1880 avait fait capÙuler plus d'un penseur bourgeois. Ce nouvel idéal, c'est l'annexion d'un empire _col·onial à la métropole européenne; c'est ce qu'on appelle l'impérialisme. Or, l'impérialisme, c'est, pour une grande puissance, une politique de conquête; c'ese'l'hostilité à l'égard des autres états qui veulent suivre la même politique de conquête dans les même_s territoires. L'impérialisme n'est pas ·possible sans des armements puissants, sans de fortes· armées permanentes, sans des flottes capables ~e livrer des batailles· dans dès-mers loin- . taines. Jusque vers 1860 et plus tard encore, la bourgeoisie était en général hostile à l'armée parce qu'elle était hostile au gouvernement. Elle détestait l'armée permanente, qui coûtait des sommes si considérables et formait l'appui le plus solide d'un gouvernement qui la combattait. La démo.;ratie bourgeoise regardait une armée permanente comme inutile, car elle voulait rester chez elle, elle ne voulait pas entreprendre de guerres de conquêtes. Mais depuis 1870, la bourgeoisie manifeste une sympathie croissante pour l'armée, et cela. non seuleBiblioteca Gino Bi.anco

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