Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

-48nément au bien, au désintéressement, à toutes les qualités rayonnantes qui sont l'essence méme du caractère français. C'est cette illusion du peuple et de ses représentants qui permit à l'héritier du nom de Bonaparte, prince né en Allemagne et élevé en Angle, terre, d'abuser la bonne foi du suffrage universel que J'ignorance rendait si facile à leurrer, et de substituer le césarisme démocratique le plus trompeur à la République la plus soucieuse de l'instruction et du bien-étre des petits. Ce bel optimisme des àmes honnétes et douces est un des caractères de la pe1·sonnalité de M. I-Iipolyte Carnot. On en retrouve l'écho dans ~e qu'il éci'ivait de lui-méme à cette époque : " Elevé dan::=; un sanctuaire de vertus civiques inspirées par le républicanisme, j'ai appris de bonne heure à aimer la République. Je l'ai désirée en 1830, je la bénis en 1848 etje m'y trouve si bien qu'il me semble revivre dans la r:p.aison paternelle », Ces paroles, toutes vibrantes de la tendresse qu'il conserve, comme un culle, pour la mémoire de son illustre père, ce n'est pas sa nouvelle dignité qui !es lui inspirai t Il n'ét~H déjà plus ministre lorsqu'il !es écrivit. Son passage à l'instruction publique fut court. Voici pourquoi. En arrivant au pouvoir, M. Carnot, aussi modeste que plein du désir d'accomplir vite !es réformes que réclamait. le nouvel état social inauguré pa1· l'étahlissement du suffrage universel, appela autour.de lui ceux de ses amis du saint-sirponisme dont !es lumières et !es intentions lui semblaient le mieux concordar avec ses projets et avec I'P.sprit de la République nouvelle.

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