Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

-26Tan t d'lngratitude n'empècha point Carnot . de se mettre dc nouveau au service de son pays aussitòt qu'illui fu t possible d'y rentrer et de consacre1· tout le reste de sa vie a la gran deur de la France. Les grandes àmes n 'ont point de rancune. Rentré a Pa ri s après le 18 Brumaire, il eut le portefeuille de la guerre. Membre du Tribuna!, il vota con tre la création de la Légion d'honneur, con tre le consulat a vie e t parla sPul con tre l'établi ssement de l'empire. " Au milieu de la fascinalion universell e, il conserva une màle in dépendance et vécut dès lors dans la retraite , malgré les invitations de -Napo léon, qui regrettait qu·une si haute individualité échappàt a son acti on et qui lui dit un jour : " Monsieur Carnot, toui ce que vous voudrez, quand vous voudrez et comme vous voudrez. » Le pur et nobl e citoyen resta fidèle a ses convictions et n'accepta rien. • · Il ne r eparut qu'à l'heure des r evers et vi n t offrir à Napo léon son bras sexagénai1·e au moment de l'envahissement du pays (1814). Il fut nommé au commandement d'Anvers . Mais au moment de rédiger !es lettres patentes, on s'aperc:u t qu'il n 'avait d'autre grade qu e celui de chef de bataillon du géni e. auquet il était :in·ivé "à J'ancienneté ».Il avait hien pu diriger !es armées, nommer des généraux, Bonaparte mème, il n 'avait jamais voutu se signer , a lui-méme, un brevet d'officier gén éral. Il ne rendi t la piace d'Anvers qu 'après l'abdicati on de J'Empereur, et il r épondit à Bernadotte, prince royat de Suède, alors que celui-ci voutut entamer des n égociations avec lui

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