Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

-25c-:eur de la Convention éclata en acclamations passionnées et les violences de la fact ion se b risèrent aux pieds du grand citoyen. La générosité de Car-not avait peine à croire .au mal, et lorsqu' il devenait évident, elle se refusait aux mesures rigoureuses et exceptionnelles . Il soutena1l quel es moyens légaux s uffiraien t pour réprimer les complots royaJistes, ce qui lui valut de parlager leur sort au moment de la proscription du 18 fructidor. :v!enacé d'arrestation par la majorité du Directoire, Poursuivi Jusqu 'à Genève, alors chef-lieu d'un département français , par des espions, jl se r éfugia chez un blanchisseur et lui di t : - Je suis un proscrit, je suis Carnot; on va m·arrèter ; mon sort est dans vos mai ns; voulez-vous me sauver? - Oui, répondit san s hésitation l'honnè!e homme du peuple. . , Aussitòt il affubla Carnot d'une blouse, d'un bonnet de coton, d'une hote, plaça sur sa tète un énorme paquetde linge qui débordait, cachait jusqu'au épaules du bl anchisseur supposé et couvra it sa figure. C'est à la faveur d'un sembl able déguisement que l'homme à qui, peu auparavant, il ·suffisait d'un ordre pour melti'e en mouvement les armées commandées par les Mar- .ceau, les Hoche, les Moreau, les Bonaparte, pour fai re trembler Naples, Rome, Vienne , Berli n, c·est comme garçon de buanderie que ce géant des batailles, que ce héros sans r eproche parvi nt à gagner sai n et sauf un peti t bateau, gràce auquel il échappa à la déporta- .tion.

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