Ernest Le Blanc - Les Carnot et le président de la République

- 20 - Le 24 aoùt, en effet, la loi de 1·équisition permanente de tous les Français pour la défense de · la pat1·ie étai t promulguée dans le style héroique que lui avai t donné Barère. C'est Cat·not, a écrit M:. Edouard Siebecker, · qui eu t la gioire d'organiser cette multitude, de lui donner moraJement autant que matériellemen t l'homogénéité sans laquelle il n 'est pas d'armées possibles, de choisir !es généraux, de dresser !es plans de campagne. En février 1793, le chiffre des hommes présents sous !es drapeauxétait de 204,000. Après . l'appel de 300,000 hommes, fai t en mars, il v en avait 479,000. En décembre de la méme année, l'effectif présent des armées de la République était de 554,000 hommes. Au mois de septembre de l'année suivante, il attei gnait le chiffre de 732,000. Pour se rendre un compte exact de ses progrès foudroyants, il ne faut pas oublier qu'il fallai! perpétuellement boucher !es vides a la. sui te de ces comba ts de tous !es jours. Et quel spectacle! Les forges sur la piace fabriquan t mille fusils par jour, Ìés cloches descendant de leurs tours pour prendre une Yoix plus sonore et lancer le tonnerre, les cercueils fc>ndus pour !es balles, !es ·caves fouill oles pour le salpétre, la France arrachant ses enwailles pour en écraser l'ennemi : tçJUt cela composait le plus grand des spectacles! C'es t l\Ii chelei qui parie ainsi. Et, parlant de Carnot, qui es t l'àme de ce prodigieux mouvement d'un peuple tout entier décidé à mourir plutòt que de subir la servitude, il parle de son coup d'ceil étrange :

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