De la Justice dans la Revolution et dans l’Eglise - P. J. Proudhon - Vol. 5 - 1870

126 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS séditieuse : manière d'avertissement du temporel au ~piri~uel. Mais elle se reformera sous un autre nom : le diable ni le bon Dieu 11'yperdront rien. L'Empereur . est dévoué à l'Église, aux jésuites et à leurs reuvres, sauf _saprérogative, qui naturellement doit à ses yeux l'emporter sur tout ..Comment les prétres, si habiles, ne comprennent-ils pasque s'il a reculé devant l'insurrection des Romagnes, c'est qu'il y avait force majeure pour lui? Ne faut-il pas qu'il se réclame tour à tour de la Révolution, de la souveraineté du peuple, du suffrage nniversel, aussi bien que de la religion, de l'autorité et de la propriété? Ne faut-il pas qu'ici il glorifie les na.tio-.· nalités, et que là il traite en vertu du droit divin? Ne faut-il pas qu'il professe la liberté de la pensée, en saisissant les livres des philosophes? Tout récemment, le conseil municipal de Paris, qui n'est autre qu'un des conseils privés de l'empereur, a voté la cohstruction de trois églises. Supposez que de1nain il· prenne fantaisie au gouverne1nent de rendre le Panthéon aux révolutionnaires, ce ne serait que compensation, et si les chauvins étaient satisfaits, de quoi pourraient se plaindre les ultra1nontains? Mais l'Église n'entend pas de cette oreille-là. Nul, dit-elle, ne peut servir deux maitres: Il faut choisir entre le Christ et Bélial. Et nous sommes tout à fait de l'avis de l'Église : 11 faut étre à la Révolution, ou à la contre-Révolution. . RICHESSES DU CLERGÉ 1 0 n serait dans une grande erreur si l'on s'imaginait ---- i De /r,, J1u~tice dans la Révolution ft dans l' Église, t. I, pag. 286. BibliotecaGino Bianco

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