Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BELGIQUE LIBRE Il y a parmi vous un certain nombre, un grand nombre de vieux soldats qui ont fait la guerre, qui ont appris à connaître les fatigues, les privations et les périls. Je leur demande, s'ils trouvent qu'on leur donne trop souvent du bouilli ou qu'il n'y a pas assez de sucre dans leur café, de sauce sur leurs patates ou de paille dans leur couchette, de songer à ceux qui montent la garde sous les shrapnells et la mitraille, dans cés plaines de l'Yser, où tant de braves sont déjà morts pour le pays. Peut-être à certains jours leur ordinaire vaut-il mieux que le vôtre. Peut-être reçoivent-ils plus souvent de menus cadeaux. Mais ils reçoivent aussi de la mitraille. Ils ne gagnent rien d'autre que leur solde. Ils sont depuis dix-huit mois dans la boue des tranchées ou sur la paille pouilleuse. des cantonnements. Ils sont mangés par les mouches l'été, par les rats l'hiver, par la vermine en toute saison. Ils courent à tout instant le risque de se voir casser la figure, et cependant ils ne se plaignent pas, ils supportent toutes les-épreuves patiemment, courageusement, car ils savent qu'un jour ils auront leur récompense: lejour fiévreusement attendu où ils rentreront en libérateurs dans la patrie reconquise. Mais pour que ce jour arrive, soldats - car vous aussi, vous êtes des soldats non moins utiles, non moins nécessaires que les autres - il faut que B"blioteca Gho B a'1ro

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