Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BATAILLE DE L'YSER 4r infernal des canons, malgré les attaques formidables de l'infanterie allemande. Chaque jour, de nouvelles vagues grises déferlaient sur nos lignes, avec une force accrue. Dans l'ivresse de la mêlée, coude à coude, sur seize rangs, sur vingt rangs d'épaisseur, les Allemands se ruaient sous la mitraille; c'étaient de nouvelles levées, et parmi elles, la fleur de la jeunesse berlinoise. Beaucoup, paraît-il, étaient ivres, ivres d'alcool ou d'éther, mais ivres aussi de carnage et de gloire. Nos hommes les laissaient approcher .jusqu'à moins de cent mètres, puis les abattaient par paquets, au pied de leurs tranchées, daq.s le réseau de fils de fer où les survivants s'accrochaient pour mourir. Et chaque jour, à Dixmude, à Nieuport, à Tervaetc, cela recommençait jusqu'à l'heure où trois coups de sifilet donnaient à la machine sanglante l'ordre de cesser tout son travail. Mais les forces humaines ont leur limite. Il était temps, plus que temps que les renforts arrivent. Dès le , 9, il avait fallu abandonner la ligne avancée. Le 22, vers la fin de la nuit, les Allemands s'étaient emparés d'un pont de circonstance jeté vers Tervaete, dans la boucle de l'Yser, et ayaient passé sur la rive gauche. Le centre du front était enfoncé; la ligne de che- ,1

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