Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

SUR LA LIGNE DE FEU LA MAISON DE LA JOCONDE C'est quelque part, là-bas, dans ce qui nous reste de la Belgique. L'Yser, lente et trouble, coule derrière de hautes digues de gazon. Une maison isolée s'y adosse, qui était, hier encore, proprette et avenante. Des officiers belges, un soir, y entrèrent pour se chauffer, au sortir de leurs tran-:hées boueuses et froides. Ils furent reçus par une vieille femme qui leur offrit, le cœur sur la main, tout ce qu'elle avait de meilleur. L'un d'eux, enchanté du contraste, s'écria : « Nous sommes au Louvre 1 » Un autre ajouta, en désignant l'hôtesse : « Et voilà la Joconde 1 » Ce nom lui resta. On l'inscrivit sur la porte. Depuis lors, on s'est âprement battu dans ce coin des Flandres. La digue, coupée de tranchées, n'a cessé d'être battue par l'artillerie allemande et, naturellement, la maison de la Joconde a eu sa part, sa large part de projectiles. Mais, pendant longtemps~ la Joconde n'a pas voulu partir. Pendant des semain~s, elle slest rendue utile aux soldats. Les jours de calme, elle leur faisait la soupe ou le café. Quand la pluie de Bib ,oter.a GÎ'lo 8,a.,co

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==