Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

118 LA BELGIQUE OCCUPÉE Il faut vraiment cette absence de pénétration psychologique qui procède de la sécheresse du cœur, pour que les Allemands, nos maîtres d'un jour, se figurent que, parce que l"ordre règne en Belgique, la Belgique est réconciliée. Notre peuple ne parle pas; notre peuple ne dit rien, ne peut rien dire, mais il attend, il espère et il a gravé dans son cœur ces mots que mon adversaire politique et mon ami personnel, M. le baron· de Brocqueville, ministre de la Guerre, disait aux appla{!dissements de tous à la dernière séance de notre Chambre des Députés : « Nous pouvons être vaincus, nous ne serons jamais soumis! » Nous avons été vaincus; nous devions l'être, mais, j'en atteste les cadavres de ce1:1xqui sont morts pour notre-cause, les Belges ne seront jamais soumis. Leur résistance s'affirme tous les jours, par tous les moyens, quelquefois par les plus ingénieux; car l'Ulenspiegel belge a la force de rire même quand son cœur est en deuil. Le jour où des milliers de petits papiers lancés par nos aviateurs annoncèrent que l'Italie marchait à côté des Alliés, ce fut à Bruxelles un jour d'allégresse : on ne pouvait pas porter les couleurs italiennes, mais l'autorité militaire allemande se trouva impuissante lorsque les femmes mirent à leur corsage un brin de macaroni. Le 4 aoüt 1915, jour anniversaire de l'invasion, on ne pouvait pas porter la cocarde tricolore, mais B b 1ott.:c~Gno B•a7cu

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