Almanach Boulanger - 1889

-i~ - légltlme, de jouer un r6le dana son paya, la mlenne ne serait pas de le ramener à un r égime despotique qui ne fait qu'inspirer des espoirs de r evanche et d' affranchissement et qui fìnit toujours par des désastres, mais bien de le menerà la conquète de tous ses droits, à la réalisation de toutes ses espérances. Pour satisfaire aux nécessités du moment et aux aspirations morales, il ne suffit pas, comme paraissent le eroire ]es parlementaires, de constituer un gouvernement: il faut en mèuie tcmps organiser le pays pour que la République, si elle est en haut, soit aussi en bas ; il faut raffranchir d'une centralisation oppressive et ruincuse favo· risant les abus et l'irresponsabilité, fai te pour la souveraineté d'un monarque et non pour celle du peuple, afin que ]es citoyens puissent librement s'administrer pour choisir leurs fonctionnaires, et ne confier les intéréts pubi ics qu'à des gens honnetes comme eux-mèmes. C'est là la première réforme à accomplir, parce qu'elle entraloe toutes ]es autres, et parce qu'elle peut le mieux servir ceux dont les intérets ont été jusqu'ici négligés, mème sacrifiés, ceux qui supportent !es plus lourdes · charges et dont il faut se préoccuper autant par raison que par justice. Je veux parler des classes laborieuses, et surtout des paysans qui sont le fondement mème de tonte démocratie et qui non seulement, en fécondant la terre de France, nourrissent la société, mais ancore donnent à la patrie !es soldats qui la défendent. Après la Révolution qui les a affranchis de l'antique servitude, une autre leur a donné le droit de nommer des représentants qui ne les représentent guère, il est vrai, et ne savent et ne peuvent rien faire pour eux. La République que nous voulons établir, celle de~·

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