Almanach Boulanger - 1889

- t2- •ituation était aujourd'hui la méme qu'alors, et Ics hommes assez incapables, assez coupables pour nous y avoir ramenés, supposent facilement qu'un nutre serait assez fou pour renouveler une entreprise qui n'est plus de notre temps et dont la fin lamentable est d'un trop terrible e:.<emple pour qu'on la veuille rccommencer. Ce qui est vrai, c'est que ceux qui devaient avoir l'honneur de fonder en France la République avaient alors, camme ceux qui la représentent aujourd'hui, manqué à toutes leurs promesses, trahi le peuple et donné, !es premiers, l'exemple des répressions sanglantes et de la proscription; ce qui est vrai encare, c'est que le parlementarisme, emporté avec la monarchie dans l'explosion populaire, avait reparu avec la République et que par ses intrigues, ses fautes et sa haine du suifrage universel, il avait inspiré au pays !es mémes sentiments qu'il lui inspire aujourd'hui par son impuissance et ses hontes. L'histoire n'aurait peut-étre rien à reprocher à celui qui s'appelait Louis-Napoléon si, dans le conflit soulevé entre !es parlementaires déconsiderés et lui, il s'était borné à prendre le pays comme juge supréme et souverain, età eu exéculer !es volontés; mais, manquant de canfiance dans la sagesse de ce peuple dont il était l'élu, il lui enleva scs libcrlés !es plus essentielles et !es plus chères, pour le livrer à l'arbitraire des fonctionnaires dont la t.yrannie est aussi odieuse aux citoycns que funeste aux. gouvernements. Il établit son pouvoir par la proscription, camme si l'élu de cinq millions de suifrages avait besoin de proscrire personne. Enfin il restaura le droit dynastique dans ce pays où depuis un siècle pas un fils ne succède à son père et où la nation, si elle délègue pour un moment à des hommes

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