Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP, V. - NI HÉVOT.UTIOi\, N[ LÉGALITÉ A TOUT PHlX 71 de lui-même et il avait élé acculé à l'insurrection. Il se peut que la tactique de la 4_émocratie prolétarienne paraisse plus fastidieuse que celle de la r!volull'on bourgeoisi·; elle est à coup s1Îr moins dramatique. moins tlzéâtrale, mais aussi elle exige beaucoup moins de sacrifices. Cet avantage laisse peut-être très froids les intellectuels et les beaux esprits qui font du socia~ lisme pour se procurer uft sport et des sujets intéressants, mais non ceux qui pren1tent vraimm! part à la lutte (1). Cette 1néthode dite pLicifique de la lutte de clasHs, qui se borne à l'emploi des moyens non militaires, tels que parlementarisme, grèves, 1nanifestatùms, jo,trnau.-.: et autres moyens de pression semblable ,z d'autant plus de chances d'être conservée dans un pays que les Înstitutions démocratiques y sont plus e_f ficaces et que l..ipopulation y possède plus de perspicacitJ en matière politique et économique et plus d'empire sur elleméme. Touttfois, lorsque deux adversaires se trouvent en (r) « Les révolutions bourgeoises, comme celle du xv111e siècle, volent de succès en succès, leurs eftets dramatiques s,; surpassent mutuellement, les hommes et les choses semblent nimbés d'au• réoles, l'extase est à l'ordre du jour; mais leur durée est .bphémère, elles atteignent bientôt leur apogée, et alors un long malaise s'empare de la société avant qu'elle sache s'approprier froidement les conquêtes de cette époque d'effervescence. Le,5 révolutions prolétariennes, au contraire, se critiquent sans cesse » (Marx, le 18brumaire, p. 4). Lorsque Marx.comparait ainsi, en 1852, · la révolution bourgeoise avec la révolution prolétarienne, il ne pouvait naturellement pas encore tenir compte de l'influence exer- . cée sur cette dernière par les institutions démocratiques. Biblioteca'Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==