Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP, V, - NI RÉVOLUTION, NI LÉGALITÉ A T@UT PRIX 69 il faut voir dans la liberté de coalition, la liberté de la presse et le suffrage universel (à l'oècasion aussi dans le service militaire o,ligatoire pour tous) non seulement des armes qui. donnent au prolétariat des états• modernes un avantage sur les classes qui ont livré les luttes de la révolution bourgeoise; mais éncore des institutions qui mettent en lumière les forces relatives des 'partis et. des classes êt l'esprit qui les anime, chose frnpossible au temps de l'absolutisme. Sous le régime de l'absolutisme, les classes dirigeantes aussi bien qite les classes révolutionnaires mar-:- chaient à tâtons. Toute manifestation de l'esprit d'opposition étant impossible, ni les gouvernements ni les révolutionnaires ne pouvaien~ connaître leurs forces. Chacun des deux partis risquait de s'exagérer ses propres Jorces tant qu'il ne s'était pas mesuré dans la lutte ar•ecl".idversaire, ou de trop en ·douter dès qu'il avait essuyé une s€Ule défade et de jeter alors le nianche après la cognée. C'est là probableme1~t une des raisons principales pour lesquelles la_période révolutionnaire de la bourgeoisze nous nwntre tant d'échauf-:- fourées écrasées d'un seul coup et tant de gouvernements culbutéç subitement;' de là aussi la succession des révolutions et ,contre-révolutions. Aujourd'hui il en est tout autrement, du moins dans les pays qui possèdent des institutions un tant soit peu démocratiques. On a nommé ces institutions la soupape · dè sûreté de la société. Si l'on entend dire par là qu.e, dans une démocratie, le prolétariat cesse d'être révolutionnaire et que, se corztentant d'exprimer ouverteBibliotecaGinoBianco

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