Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP, lV. - r.'ÉVOLUTI0'.'1 J'.:CONOMIQUE ET LA VOLONTÉ 55 et alor~ c'est ~ne· révolution, une débâcle subite. C'est ainsi• que ·Je prolétariat conserve longtemps le senti ment de sa faiblesse originel le et la croyance à la force invincible du capital. Le mode de production capitaliste prit naissance à une époque où des masses de prolétaires erraient sans · ressources dans les rues, existences parasites, inuti!'es pour la société. Le capitaiiste qui le_s prenait à son service était leur sauyeur; il leur procurait du pain ou du travail, comme on dit aujourd'hui, bien que cette expression ne soitguère meilleure. Leur volonté de vivre les poussait à se vendre. Hors ce moyen <l'existence, ils n'en voyaient pas d'autre; ils ne voyaient pas davantage un moyen de résister au capitaliste. Mais peu à peu les rôles changèrent. De mendiants importuns qu'on faisait travailler par pitié, les ptïolétaires sont devenus Ja classe ouvrière qui nourrit la société; la personne du capitaliste au contraire devient de plus en plus inutile pour la marcht! de la production, ainsi que les sociétés par actions et les trusts le montrent à l'évidence. De nécessité éco- . - n_omique qu'il était, le salariat se transforme de plus en plus en un simple rapport de force à force, main- . tenu par celle de l'Etat. Or, le prolétariat. devient la classe la plus nombreuse d.rns l'Etat ,et .~ussi dans l'armée sur laquelle la puissance de l'Etat repose. Dans un état' a-ussi industriel que l'Allemagne ou l'Angleterre, il aurait dès aujourd'hui la force de conquérir le pouvoir, èt les conditions économiques lui permettraient déj:i de s'en servir pour substituer. Biblioteca Gino Bianco

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