Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

C!IAP. IV. - L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE ET LA VOLONTÉ 53 ment, nous ne pouvor:is pas les accroître à discrétion. Da.ns la société capitaliste les forces du prolétariat sont déterminées à chaque instant par les conditions économiques du moment considiré; on ·ne peut les multiplier d'une façon arbitraire. Mais on peut augmeqter l'effet des forces existantes en en empêchant la dissipation. Considérés au point de vue de la fina.:. lité, les phénomènes natur~ls d'où la conscience est absente sont accompagnés d'une énorme dissipation de forces. C'est que la nature ·ne se propose aucun but. C'est la. volonté consciente qe l'homme qui lui assigne certains buts et qui lui indique en même temps le éhemin, pour les atteindr~ sans dissipation de forces avec la moindre dépense d'énergie possihle. Ces remarques s'appliquent atJssi à la lutte de clac;ses du prolétariat. Certes; e11e ne s'accomplit jamais, pas même à ses débuts, sans q~'e îes intéressés en aient consèience; mais leur. volonté consciente ne s'étend .dans cette lutte qu'à 1.eurs besoins personnels immédiats. Les transformations sociales qui résul ~ent de la lutte restent d'abord cachées aux belligérants. En tant que phéno_mène social, la lutte de classes est donc pendant longtemps un phénomène inconscient et comme tel, elle est accompagnée .de toute la dissipation de forces inhérente à tous les phénomènes inconscients. Il n'y a que la connaissance du processus social, de ses tendanc'€'S et de ses ~ns qui puisse mettre un terme à cette dissipation; -elle seule peut concentrer les _forces du prolétariat et les coordonner Biblioteca Oino Bianco •

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