Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP, Ill. -· L1ÉVOLUTION VERS T..A SOCIÉTÉ }.'U'fURE 37 sans rien pouvoir bâtir de ·~eil!eur. Pour_ les esprits objectifs l'idée de ]a révolution sociale est finie. C'es·t certes très pénible pour· les socialistes de ]a viei1le école et pour nous aussi, idéologues sociau·x, qui avions espéré une marche plus rapide des succès ouvriers; mais à quoi bon nous illusionner? l'avenir. Je plus proc!1e appartient ~ux syndicats d'industriels ». Voilà qui ne ressemble guère à une évolution ven le socialisme et encore bien moins à une évolution pacifique. Naumanri lui-même ne voit pas d'autre moyen d'abattre la nouvelle féodalité qu'une « _haine formidable qui renverse tout», en un mot une révolution; mais alors sa logique fait brusquement volt~-· face. D'abord il reconnaît que les syndicats patronaux ne peuvent être délogés de leurs positions que par une révolution. Mais ensuite il repousse l'idée d'une révolution en ,prétendant simplement qu'e1le ne pourrait être qu'urie révolte d'affam~s qui « ren- • verserait tout aveuglément, sans rien pouvoï'r créer de meilleur,,. Pourquoi il ën doit être. ainsi, pourquoi la révolution est condamnée dt prime-aborJ à la stérilité, c'est le secret de Naumann. Mais après avoir détruit d'un trait de plume et sans aucune argumentation l'idée de la révolution, bien loin de s'abandonner à un complet désespoir, voilà qu'il se relève plein de foi ·et d'allégresse. Car il a découvert que -les syndicats patronaux ne sont un obstacle. insurmontable que pour les marxistes qui profes~ent le déterminisme économ!que et nient le libre-arbitre. Il suffit de reconnaître l'existence du Kaut~ky a Biblioteca Gino Bianco

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