Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

CHAP. H. - LA PROPIIÉTlE DE LA RÉVOLUT10ri" 25 semblent :conduire au même résultat, il faut bien se garder de les con fondre. Dire, par exemple, qu'une guerre entre la France et l'Allemagne mène à la révolution ou que l'aggravation croissante des antagonismes de classes dans· la société caDitaliste mène à la révolution, c'est énon- • 4 • . cer deux prophéties en apparence identiques. Et pourtant elles ont un sens différent. Ur.e guerre entre la France et l'Allemagne n'est pas un événement dont on puisse déterminer l'arrivée d'avance avec aut~nt de sûreté que s'il s'agissait d'une loi naturelle. La science n'en est pas encore là. La guerre n'est qu'une des nombreuses éventualités qui peuvent surgir; d'autre part, la révolution qui résulte d,une guerre est soumise à des formes déterminées. Il peut arriver que, chez la plus faible des-deux nations belligérantes, le désir impérieux de lancer contre l'ecnemi toutes les · forces populaires appelle au pouvoir la classe la plus intrépide et la plus énergique, c'est-à-dire le prolétariat-; c'est ce qu'en 1891, Engels croyait rossible pour l'Allemagne si elle avait dû lutter à la fois contre la France qui n'était pas encore si inférieure· .quant au chiffre de la population et contre la Russie qui n'avait pas encore subi de défaite et que la révolution n'avait pas encore désorganisée. La guerre peut encore provoquer une révolution lorsque l'armée écrasée se rebute des souffrances endurées et qu'un soulèvement des masses populaires renverse le gouvernement, non pas afin de continuer la lutte avec plus d'énergie, mais pour mettre fin à Kaü tsky 2 Bibliote~ $}ino Bia11co

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